Ils étaient plusieurs centaines, peut-être même plusieurs milliers à venir féliciter une dernière fois Caroline Ulrich, Thibe Deseyn, Robin et Thomas Bussard ce mardi soir au Flon. Malgré le froid, les drapeaux suisses, entremêlés aux étendards gruériens (pour les jumeaux Bussard) et vaudois (pour les filles) flottaient dans le ciel du chef-lieu vaudois, hôte des troisièmes Jeux olympiques de la Jeunesse d’hiver.

C’est que le quatuor helvétique, après avoir brillé lors des épreuves individuelles puis avoir manqué son coup lors des sprints, a mis tout le monde d’accord en relais. Impériaux, les Suisses ont mérité l’ovation à laquelle ils ont eu droit dans la nuit lausannoise. Même si l’hymne national suisse a été remplacé par l’hymne olympique pour l’occasion – car des équipes représentant plusieurs pays étaient au départ – (au plus grand désarroi de quasiment tout le monde dont certains organisateurs des Jeux), la fête n’a en rien été gâchée. “C’était vraiment un moment magique, lancent Robin et Thomas Bussard, d’une seule voix. Toute la famille, beaucoup de monde qu’on connaît de notre région est venu, c’est une journée incroyable.”

“On avait la rage”

Les héros du jour ont su rebondir après une journée compliquée lundi. “On n’était pas bien après le sprint, c’est vrai, raconte Thomas Bussard. Mais on avait déjà la rage, l’envie de réussir quelque chose de grand. On a montré ce qu’on savait vraiment faire, comme vendredi. C’était bien de pouvoir confirmer.” Pour la première du ski alpinisme sous la bannière olympique, la Suisse aura donc largement eu son heure de gloire. “C’est incroyable, poursuit Caroline Ulrich. On a la chance d’avoir le meilleur niveau dans notre catégorie d’âge en ce moment. Déjà, d’être là, c’est fou alors de repartir avec deux médailles chacun dont une d’or en équipe, c’est simplement inimaginable.”

En concluant son aventure olympique avec ce titre, la Suisse pu prouver qu’elle profitait d’une structure soudée. “On s’entraîne très souvent ensemble et on s’entend très bien les quatre, raconte Robin Bussard. Pouvoir gagner ce titre ensemble, ça renforce notre amitié.” Autre point qui tenait à coeur à cette équipe, celui de pouvoir mettre en valeur leur discipline. “C’était une belle vitrine et je crois que les gens ont adoré, se réjouissent-ils. On espère pouvoir aller aux vrais Jeux olympiques un jour.” Thibe Deseyn a déjà le regard porté vers le futur: “On espère qu’on sera là en 2026…” Le ski alpinisme espère en effet intégrer le programme des joutes de Milan-Cortina d’Ampezzo. C’est plutôt bien parti.

Laurent Morel, Lausanne