La descente de Wengen est un mythe. Créée en 1930, la compétition du Lauberhorn est tout simplement la plus vieille course de ski alpin au monde. Depuis désormais 92 ans, l’épreuve-reine est organisée sans discontinuer, à quelques détails près, et ce tout comme le slalom, devenu lui-aussi traditionnel dans la station de l’Oberland bernois. Si l’on excepte le combiné qui a connu ses années de gloire, aucune autre discipline n’a pour habitude d’être disputée dans la région de la Jungfrau.

Une fois n’est pas coutume, la station helvétique a accueilli ce jeudi un super-G. Il a remplacé celui qui était prévu le 30 décembre à Bormio (Italie), annulé à cause des conditions météorologiques, et a surtout vu Marco Odermatt s’imposer de manière magistrale devant le Norvégiens Aleksander Aamodt Kilde et l’Autrichien Matthias Mayer. Le Nidwaldien a donc tenu son rang, mais qu’en est-il du tracé?

Une idée qui plaît

Et bien, de manière générale, les coureurs ont largement apprécié ce deuxième super-G de l’histoire, 28 ans après le premier, en 1994, remporté par Marc Girardelli. “Personne ne connaissait la piste mais c’était cool de skier les passages classiques, comme le Brüggli-S et le Ziel-S, dans cette discipline”, a notamment déclaré le vainqueur du jour, évidemment aussi aux anges suite à ce nouveau succès.

Son principal rival ce jeudi va même plus loin: “La piste est top de haut en bas, pourquoi pas refaire un super-G aussi l’année prochaine”, a approuvé le Norvégien Kilde. Même son de cloche pour Beat Feuz, pourtant seulement 24e, qui trouve qu’il y a “du potentiel à intégrer cette course au circuit ces prochaines saisons”

Peu de place pour tracer

D’autres Suisses étaient au départ de cette course, et ils ont tous pris beaucoup de plaisir. À l’image de Loïc Meillard (15e): “C’était bien tracé par rapport à la piste, on s’est fait plaisir”. Certes, mais ce super-G ne se rapproche-t-il finalement pas un peu trop de celui de la descente? Justin Murisier n’est pas vraiment de cet avis: “Non, si l’on excepte quelques passages, c’est bien différent. Tu arrives quand même avec beaucoup moins de vitesse en super-G qu’en descente.”

Seul bémol tout de même, les possibilités de traçage qui semble limitées. C’est l’Autrichien Matthias Mayer, sur le podium jeudi, qui le met en avant: “Honnêtement, il n’y a pas beaucoup d’options pour tracer un super-G ici, notamment sur le Kernen-S”. De quoi refroidir quant à la tenue de nouveaux super-G ces prochaines saisons? Pas certain car, vous l’aurez compris, les athlètes ont de manière générale apprécié. Est-ce également le cas des organisateurs et de la FIS? Réponse sur le Lauberhorn en 2023.

Guilhem Bonnac/Wengen