L’un y a souvent brillé, jusqu’à y monter sur son premier podium de Coupe du monde il y a deux ans. L’autre n’y a jamais fait mieux que 8e, il y a quatre ans. Pourtant, si on parle respectivement de Justin Murisier (9e) et de Loïc Meillard (11e), c’est bien le premier nommé qui avait le sourire dans l’aire d’arrivée du premier géant d’Alta Badia après l’épreuve disputée dans la station italienne ce dimanche.
Justin Murisier: “Je skie à la limite”
“C’est totalement rassurant, s’est réjoui le skieur de Verbier, déjà 8e après une manche. Les deux parcours étaient très difficiles, notamment pour mes vieux os et ma petite santé. Je me suis battu de haut en bas, même si j’ai eu un petit peu de peine à me mettre dedans. Je ne suis pas très loin du podium, c’est bon signe.” Opéré d’une hernie discale qui lui enlevait toute force dans le mollet gauche au début du mois d’octobre, il continue d’aller de mieux en mieux, même si tout n’est pas encore parfait. “J’essaie de ne pas y penser, avoue-t-il. C’est vrai que les fautes que je fais sont souvent sur ma jambe gauche, mais ça fait partie du jeu. Je prends le départ en acceptant ma santé alors ce n’est pas une excuse. J’essaie juste de faire avec.”
Une nouvelle fois, le Bagnard a fait la différence sur le bas du tracé, où il a signé le 2e temps en première manche et le meilleur temps sur le second parcours. “C’est vrai que ça fonctionne toujours bien pour moi, c’est top, se réjouit-il. De toute façon, je ne calcule pas. Je skie à la limite. J’aurais pu assurer après mon début de saison compliqué mais ce n’est pas le but. J’ai 30 ans maintenant, je ne peux pas m’amuser à contrôler pour faire des top 15.” Et Justin Murisier aura à coeur de briller devant son fans club, qui a fait le déplacement dans les Dolomites. “J’espère leur donner encore plus!”
Loïc Meillard cherche les bons réglages
Pour Loïc Meillard en revanche, son 11e rang avait un goût amer. “Je ne suis pas là pour faire 11e, je peux mieux skier, regrettait le skieur d’Hérémence. Au-delà du résultat, c’est le ski que j’ai montré qui est décevant. Je prends plus d’une seconde en deuxième manche par Marco (ndlr: Odermatt). C’est vraiment dommage.” Au moment d’évoquer des pistes pour progresser, le Valaisan est plutôt emprunté. “Que faire pour être plus rapide? C’est une bonne question, je le ferais si je le savais.”
Désormais, il va falloir passer à l’analyse. “Oui, regarder les vidéos, observer ce que je peux améliorer et tenter de faire un pas en avant dès demain (lundi)”, décrit-il. Le souci, c’est que le récent troisième du slalom de Val d’Isère n’a pas encore trouvé la clé sur les conditions qui règnent actuellement à Alta Badia, et notamment le froid. “Je sais que sur ces neiges sur lesquelles je n’ai pas encore pu vraiment m’entraîner, j’ai encore de la peine, c’est frustrant, souligne-t-il. Je cherche la solution car je sais qu’autrement, je peux aller très vite. C’est à moi de trouver la clé, mais c’est plus facile à dire qu’à faire.”
Laurent Morel, Alta Badia