Après une première manche conclue à un très modeste 9e rang, Marco Odermatt a tremblé. Le skieur de Hergiswil a même longtemps cru que cette fois il n’y arriverait pas, il ne monterait pas sur le podium sur la Gran Risa avant de finalement aller chercher une inespérée 3e place lors du premier géant italien.
Décroché, fatigué, en retard sur de nombreuses portes, il semblait alors à la merci de ses adversaires après ce premier tracé très tournant qui ne favorisait pas ses qualités. « Je n’étais vraiment pas satisfait après le premier parcours, confirme-t-il. Je crois que je n’étais tout simplement pas réveillé. J’ai oublié d’attaquer et j’ai perdu beaucoup de temps. En plus, je n’ai pas pu m’entraîner dans en géant ces derniers jours. » Alors qu’il restait sur 12 podiums consécutifs dans la discipline (Jeux olympiques compris), la série du meilleur skieur de la planète semblait toucher à son terme.
Deuxième chance lundi
C’était sans compter sur l’orgueil du champion. Car même si tout n’a pas été parfait sur le deuxième tracé de la terrible piste d’Alta Badia, le Nidwaldien a réagi de la meilleure des manières. Marco Odermatt a fait du « Odi » et a signé le 2e temps de la manche pour n’échouer finalement qu’à 0″10 du vainqueur, l’insatiable Norvégien Lucas Braathen. Presque de quoi nourrir des regrets au final, même s’il arborait un immense sourire après cette folle remontée. « C’était une très bonne deuxième manche, a-t-il ajouté. J’ai commis une faute de trop pour aller chercher la victoire, mais je reste très satisfait. » Surtout qu’il a su s’adapter. Le champion olympique a en effet changé de skis afin de se sentir mieux sur l’infernale piste italienne.
Chahuté, touché dans son orgueil, Marco Odermatt aura soif de revanche lundi dans la station des Dolomites. Gare à celui qui voudra le priver de la plus haute marche du podium… « Aujourd’hui, j’étais quelque peu fatigué dans la tête car c’est dur de se mettre en ‘mode course’ tous les jours, poursuit-il. Mais je suis prêt pour la dernière épreuve avant Noël, je vais essayer d’être réveillé dès le début. »
Laurent Morel, Alta Badia