Dans cette nouvelle édition de Servus Österreich, on parle blessures, comebacks, et possibles médailles. Entre les fractures, les contusions et les ligaments déchirés, la liste d’athlètes autrichiens à l’hôpital semble sans cesse s’allonger. En même temps, les skieurs luttent encore pour retrouver leur forme à quelques jours des Championnats du monde. Et un nouveau retraité du ski s’explique.

Matthias Mayer a donné cette semaine ses premières interviews depuis l’annonce surprise fin décembre qu’il mettait fin à sa carrière. Et non, il ne songe pas déjà à un comeback, même si de nombreux journaux en ont fait des gros titres. Il prend plutôt les choses au jour le jour, sans trop faire de plans. 

“Je suis dans une phase où je peux dire: j’en profite et je regarde tout ça à la TV. Ce qui arrivera, arrivera,” a confié le triple champion olympique. Se retirer de la compétition était une “super décision”.  Les rumeurs pour expliquer son départ par contre se sont avérées toutes fausses: sa femme Claudia n’est pas enceinte, il ne s’est pas fâché avec ses entraîneurs et il ne souffrait pas non plus de burn out, même s’il a pris plus longtemps pour se remettre mentalement après les Jeux Olympiques de Pékin. Comme il l’a dit en décembre, l’idée lui tournait dans la tête depuis l’été, mais la décision s’est faite soudainement et c’est une décision qu’il a prise tout seul. 

Pour la suite, le skieur de 32 ans a dit avoir reçu déjà plusieurs propositions, que ce soit pour tester des skis ou travailler avec les juniors. “J’aimerais rester dans le monde du ski, à voir sous quelle forme.” Et évidemment, les appels à un comeback ne manquent pas. “À cela, je dis juste que je prends un peu de vacances.” Il admet que rien n’est impossible, mais pour l’instant il profite de son temps libre. Le Carinthien, qui est déjà monté sur les skis à l’âge de deux ans et demi, a admis avoir d’abord évité les pistes, avant d’y retourner et de retrouver du plaisir dans les courbes. Que ce soit les courses de Kitzbühel dernièrement ou les Championnats du monde, il compte les vivre maintenant devant sa télévision. “Ça fait du bien de voir les choses un peu de l’autre côté.”


Objectif: Méribel/Courchevel

Crise ou pas crise, l’Autriche vise quatre à six médailles aux Championnats du monde à Méribel ces prochaines semaines. L’Autriche ne sera pas là en tant que favorite, a confié la présidente de la fédération autrichienne de ski (ÖSV) Roswitha Stadlober, en prédisant toutefois des résultats “au-delà des attentes”.

L’ÖSV a nommé 12 dames et 12 messieurs pour les Mondiaux. Vincent Kriechmayr, double champion du monde en vitesse en 2021, s’essaiera aussi en combiné. Marco Schwarz et Katharina Liensberger seront également de la partie pour défendre leurs titres, même si cette dernière patauge toujours en compétition. Un skieur qui espère encore se qualifier est Michael Matt, médaillé d’argent en slalom en 2019. Cette saison, il n’a pas fait mieux qu’une 15e place, après un changement tardif d’équipementier et un été difficile suite à la mort de son père. Un bon résultat à Chamonix ce week-end pourrait faire la différence. Pour l’anecdote, s’il n’est pas sélectionné pour Méribel, ce sera la première fois depuis 1999 qu’aucun Matt ne sera au départ du slalom aux Mondiaux: Michael est en effet le petit frère de Mario Matt, deux fois champion du monde. 

La sélection finale autrichienne sera annoncée après le slalom des messieurs samedi à Chamonix. Aux derniers Mondiaux à Cortina d’Ampezzo, l’Autriche avait raflé 8 médailles, dont 5 en or. Toutes les courses seront diffusées sur l’ORF, avec 70 heures de couverture live prévues entre le 6 et 19 février. 


En vrac…

  • Saison terminée pour Lukas Feurstein. Un jour après avoir fini avec une superbe 6e place en super-G à Cortina d’Ampezzo, le jeune espoir autrichien a subi une mauvaise chute en compétition dimanche et a fini dans les filets. Des examens ont montré qu’il s’était déchiré un ligament interne et souffert une contusion osseuse au genou droit, nécessitant une opération. “J’ai eu de la chance dans la malchance, ce n’est pas plus grave que ça. C’est dommage évidemment que ma saison se termine ainsi, mais je veux me remettre en forme rapidement pour pouvoir attaquer de nouveau la saison prochaine,” a-t-il dit dans un communiqué de l’ÖSV. 

  • Max Franz est à nouveau sur pied. Le skieur de 33 ans a mis une vidéo sur les réseaux sociaux le montrant en train de marcher à l’aide de barres parallèles, deux mois après s’être cassé les deux jambes. “Un sentiment incroyable d’être debout de nouveau et de faire mes premiers pas. Ça n’a pas l’air génial, mais pour le mental c’est tellement important. Ça me donne des forces pour les prochains mois de thérapie.” L’Autrichien, médaillé de bronze en descente aux Mondiaux de 2017, a souffert une fracture ouverte du tibia gauche, une fracture compliquée du tibia droit et un nerf sectionné au pied gauche lors d’un affreux crash à l’entraînement à Copper Mountain en novembre dernier et était depuis en chaise roulante. 

  • Nouvelle opération pour Daniela Iraschko-Stolz. Ses entraîneurs espéraient un retour en compétition fin janvier, mais la sauteuse à ski nécessite une nouvelle opération au genou droit et manquera donc les Championnats du monde de ski nordique à la fin du mois, ainsi que le reste de la saison de Coupe du monde. L’athlète de 39 ans n’envisage pas pour autant de mettre fin à sa carrière, selon un communiqué de l’ÖSV. En attendant de remonter sur les tremplins, l’ancienne championne du monde, qui suit une formation d’entraîneur, assistera les coaches de l’équipe féminine de saut à ski. 
  • Daniel Huber s’envolera à Willingen (GER). Tandis que sa collègue Daniela Iraschko-Stolz manquera à l’appel, Daniel Huber marquera son retour en Coupe du monde ce weekend dans la station allemande. Le sauteur à ski avait dû faire une longue pause après s’être blessé au genou droit en novembre. Mais ses performances à l’entraînement ont convaincu les coaches et il s’élancera du tremplin aux côtés de ses coéquipiers. 

Sim Sim Wissgott, Vienne