Globes de cristal, Championnats du monde, Kitzbühel: Marco Odermatt part au-devant de sacrés défis cet hiver. Le Nidwaldien fait le point, à quelques jours du lancement de la saison avec le géant de Sölden.

À quelques jours d’entamer la conquête de son quatrième grand globe de cristal, c’est un Marco Odermatt déjà bien en jambes qui s’apprête à prendre le départ du géant de Sölden. “Je suis prêt physiquement et en bonne santé”, rassure le prodige nidwaldien, taillé dans du roc et qui a encore pris “un à deux kilos” de masse musculaire.

Entouré de ses potes Gino Caviezel et Justin Murisier, le skieur de Buochs a apprivoisé cet été une nouvelle méthode de travail sous la houlette d’Alejo Hervas, l’ancien préparateur physique de Lara Gut-Behrami. “C’était très intéressant. On a découvert quelque chose de totalement nouveau que ce soit au niveau de la langue, des documents de notre programme hebdomadaire, avec la compréhension de nouveaux exercices qu’on doit d’abord bien assimiler.”

Une concurrence aux dents longues

Marco Odermatt ne laisse rien au hasard et encore moins à la concurrence dont il sait qu’elle sera féroce pour lui ravir le titre de meilleur skieur de la planète. “Il y a de nouveaux prétendants chaque année, avec des jeunes qui poussent de plus en plus.” Sa plus sérieuse menace vient toutefois de l’interne. “Loïc Meillard sera mon plus grand adversaire pour le classement général”, certifie-t-il.

On ne pourrait donner tort à l’hommes aux 37 victoires en Coupe du monde lorsque l’on regarde les statistiques de l’année civile 2024: le Valaisan a comptabilisé 918 points au général, contre 1311 à Marco Odermatt. Et le troisième meilleur total est celui de l’Autrichien Manuel Feller avec 772 unités. “Si Loïc skie comme en fin de saison en slalom et en géant, il est tout à fait capable de me battre”, poursuit le Nidwaldien. “Il a également été sur le podium en super-G. Pour lui, tout se jouera sur le fait qu’il arrive à rapidement trouver les bonnes sensations sur les skis et, avec, la confiance.”

Le champion du SC Hergiswl cite également, pêle-mêle, Cyprien Sarrazin, Dominik Paris, Vincent Kriechamyr, Manuel Feller et le revenant Lucas Braathen parmi ses potentiels contradicteurs. S’il possède une belle marge sur toute adversité d’un point de vue comptable, Marco Odermatt n’envisage pas de laisser aller aux calculs d’apothicaires dans le but de gérer ses courses et sa forme durant l’hiver. “Il ne faut pas oublier qu’il y a eu passablement de blessés la saison dernière”, rappelle-t-il. “Il suffit d’une ou deux courses pour vite perdre ou gagner des points.”

La descente de Kitzbühel comme objectif prioritaire

Comme chaque année, les attentes seront énormes sur les épaules et les skis de Marco Odermatt. Mais lui ne s’en formalise point. “Je peux vivre avec la pression”, assure-t-il. “Que je sois devant peut également aider les autres gars de l’équipe à garder leur énergie. J’ai montré que je pouvais vivre avec cela les dernières années.” Il le faudra, d’autant plus que le Nidwaldien sera attendu également pour défendre ses titres de champion du monde de descente et de géant à Saalbach au mois de février.

Et après avoir gagné tout ce qui était possible dans son sport ou presque, il reste toutefois un challenge qui titille encore l’ego du champion et qui manque à son palmarès: “Mon gros objectif de la saison sera de remporter la descente de Kitzbühel”. L’an dernier, il s’était fait souffler la victoire à deux reprises par le Français Cyprien Sarrazin. “J’espère qu’il skiera moins vite cette saison”, rigole le héros national, qui connaît son plan pour enfin faire sienne la mythique Streif. “Je sais ce que je dois faire, mais jusqu’à aujourd’hui je n’ai jamais réussi à le montrer de haut en bas. Le gros challenge là bas, c’est aussi le matériel. Si tout va ensemble alors on peut gagner.”

Mais avant de pouvoir espérer épingler Kitzbühel à son palmarès, le premier défi se nomme dimanche Sölden. Sur le glacier du Rettenbach, Marco Odermatt reste sur deux victoires avant l’annulation de l’épreuve la saison dernière à cause des rafales de vent. Il entend bien prendre sa revanche après avoir manqué le grand chelem, celui de remporter tous les géants de l’hiver, en connaissant l’élimination en seconde manche lors des finales de Saalbach pour laisser la victoire à… Loïc Meillard.

Johan Tachet