Malgré un début de saison plus que réussi, avec cinq podiums en autant de course, Marco Odermatt a encore faim. Et si le Nidwaldien espère briller au cours des prochains jours, il en a gros sur la patate. En cause, le calendrier dantesque proposé par la FIS. Aligné ce samedi en géant à Val d’Isère, le vainqueur du dernier classement général de la Coupe du monde devra disputer cinq courses en cinq jours entre jeudi prochain 15 décembre et le 19. La FIS a en effet décidé d’ajouter une descente supplémentaire à Val Gardena (ITA) après l’annulation à Beaver Creek. Il y aura donc une descente (probablement raccourcie), un super-G, une nouvelle descente dans la station des Dolomites, avant deux géants à Alta Badia, située à moins d’une heure de route. Une situation quasiment inédite.
« Je trouve ça vraiment idiot de la part de la FIS!, s’exclame Marco Odermatt. Planifier un tel enchaînement, c’est ne pas penser à la sécurité. Il y a pourtant un comité de sécurité mais ensuite on décide de faire cinq courses d’affilée. Ce n’est évidemment pas idéal. » Le skieur de 25 ans ne mâche pas ses mots. Il faut dire qu’il peine encore à se remettre du décalage horaire et du voyage de son retour des États-Unis en début de semaine. Depuis, l’athlète de Hergiswil a pu s’entraîner deux jours, jeudi et vendredi.
Difficile de faire des impasses
Il s’apprête donc à vivre des prochains jours très chargés. Après avoir disputé samedi le géant de Val d’Isère, il devra participer à un entraînement à Val Gardena mardi ou mercredi (la FIS a finalement décidé d’en annuler l’un des deux prévus), avant ce fameux enchaînement de courses. « Jusqu’à cette année, il n’y avait que quatre courses à la suite, rappelle-t-il. C’était déjà un programme gigantesque et je ne l’avais même pas fait. Mais maintenant, je suis vraiment performant en descente alors je dois essayer de tout faire. Mais bien sûr, je vais décider chaque jour, après chaque entraînement ou chaque course. »
Ces dernières saisons, « Odi » avait toujours préféré faire l’impasse sur la descente disputée dans le Trentin pour se préserver. Mais désormais, il sait qu’il peut aller chercher des records et il ne peut plus se permettre une telle impasse. Surtout qu’Aleksander Aamodt Kilde le talonne au classement général de la Coupe du monde et aligne les bons résultats en descente. « J’essaie de garder un maximum d’énergie », assure encore Marco Odermatt, qui lèvera peut-être le pied lors des entraînements.
La FIS en manque de solutions
La FIS était dans l’embarras après les annulations d’un des deux super-G de Lake Louise et d’une des deux descentes de Beaver Creek. Car pour assurer l’équité du calendrier, elle doit remplacer ces courses, notamment après l’annulation des descentes « bonus » de Zermatt/Cervinia en début de saison. Val Gardena était l’une des seuls options, en sachant qu’un super-G est toujours en suspens. Seules des (petites) fenêtres existent à Garmisch-Partenkirchen fin janvier et à Palisades Tahoe fin février. Et il faut encore espérer que la météo ne vienne pas jouer les trouble-fête d’ici là.
Reste qu’un tel enchaînement est inédit. Certes en 2020, « année Covid », le calendrier comprenait cinq courses en cinq jours, mais il prenait en compte le slalom nocturne de Madonna di Campiglio. Et lorsqu’on sait que très peu d’athlètes disputent et performent en descente et en slalom…
Laurent Morel, Val d’Isère