Tout juste rentré de Madonna di Campiglio, où il a obtenu une bonne 15e place, Tanguy Nef se présente plus confiant que jamais à l’aube de ce mois de janvier si important pour les slalomeurs. Auteur d’un début de saison prometteur, avec notamment une 5e place à Levi à la clé, Tanguy Nef a enfin retrouvé la constance qui lui a fait si souvent défaut ces dernières saisons. « Actuellement, je suis vraiment sur des bases solides. Il me reste encore quelques détails à régler pour être performant dans toutes les conditions. Il me manque notamment des kilomètres sur des pistes verglacées mais je suis sur le bon chemin », confie-t-il.
En dehors des pistes, le slalomeur genevois s’est également libéré d’un certain poids en dénichant un sponsor personnel pour son casque. « Rechercher un sponsor durant la saison est toujours compliqué, cela demande passablement d’énergie », avoue-t-il. « Mais je suis très content d’avoir pu trouver un partenaire suisse » qui n’est autre que Prima Klima, entreprise spécialisée dans le chauffage, la réfrigération et la climatisation. À l’aise sur ses skis et libre dans sa tête, Tanguy Nef aborde les classiques du mois de janvier avec confiance et détermination.
Premier rendez-vous à Adelboden
À Adelboden, le skieur genevois retrouve d’ailleurs une piste qui convient parfaitement à son style de ski. « C’est ma course favorite. Ce n’est pas la piste la plus technique mais, comme à Madonna, il faut skier avec du cœur et de l’attaque ». Bien qu’il reste sur deux éliminations consécutives dans l’Oberland bernois, Tanguy Nef se veut résolument positif. En 2021, il avait d’ailleurs tutoyé le podium, finissant à une excellente 6e place à seulement 0″23 du vainqueur, l’Autrichien Marco Schwarz. « C’est encore aujourd’hui l’un de mes meilleurs résultats en Coupe du monde. Je me rappelle d’ailleurs avoir été l’un des plus rapides dans le mur final cette année-là. Cela montre que je peux être performant ici. »
Une ambiance de folie attendue
S’il se réjouit d’en découdre avec la mythique piste du Chuenisbärgli, Tanguy Nef entend également profiter de l’ambiance unique régnant dans l’Oberland bernois. « Ici, on se sent comme à la maison. On est super bien accueilli que cela soit par les organisateurs, nos hébergeurs ou les supporters ». Cette année, les slalomeurs helvétiques devraient profiter d’une ferveur encore plus forte qu’à l’accoutumée. En effet, en raison de prévisions météorologiques plutôt pessimistes, les organisateurs ont décidé d’intervertir les dates du géant et du slalom. Traditionnellement plus nombreux le samedi, le public devrait réserver un accueil extraordinaire aux spécialistes du virage court.
De quoi ressentir une certaine forme de pression? Tel ne devrait pas être le cas si l’on en croit le Genevois. « Je ne suis pas quelqu’un qui subit fortement la pression, notamment en raison de mon statut dans l’équipe mais surtout de mon caractère. » Au contraire, la perspective de se produire devant un nombre si important de spectateurs le réjouit.
« Ces dernières années, on enviait un peu les géantistes. Après ses victoires, j’ai vu Marco Odermatt passer de sacrés bons samedis soirs », rigole-t-il. S’il reconnaît s’être « retenu » durant les fêtes de fin d’année, Tanguy Nef ne serait pas contre l’idée de célébrer un podium suisse au soir du slalom. « J’espère que nous aussi, on pourra s’offrir une opportunité de faire la fête après la course samedi ». Et si c’était lui, l’homme qui apportait à la Suisse son premier podium en slalom dans l’Oberland depuis la victoire de Daniel Yule en 2020?
Quentin Hiroz/LMO, Adelboden