C’est un Loïc Meillard détendu qui s’apprête à pousser le portillon de départ du premier géant de la saison à Sölden dimanche. Le skieur hérensard aborde déjà sa neuvième saison sur le circuit. Celle qui arrive doit lui permettre de franchir encore un nouveau cap. Sixième du général l’hiver dernier, sixième également en géant et en slalom, l’athlète d’Hérémence possède toutes les cartes en mains pour se battre pour le podium du classement général.

Sur le glacier du Rettenbach, où il n’a pas souvent brillé, le vice-champion du monde de géant entend déjà démontrer qu’il est prêt à jouer les premiers rôles.

Loïc Meillard, vous prenez ce géant de Sölden comme une petite entrée avant le plat principal ou attaquez-vous directement le plat de résistance?

Comme chaque année, c’est la première course. On est prêts sans être prêts ici à Sölden. On verra où on se situe.

Hormis une 5e place en 2020 et une 7e en 2022, cette course d’ouverture de Sölden ne vous a jamais vraiment convenu. Comment l’expliquez-vous?

Bonne question… C’est vrai que cela a très bien fonctionné une fois. J’ai également connu des éliminations, des non-qualifications et, parfois, il y a eu des annulations. Pourquoi ça ne passe pas? je n’ai pas la réponse.

Mais vous l’aimez pourtant ce glacier du Rettenbach?

C’est une belle piste, avec un joli mur. Tout est au vert pour que ce soit une belle course, mais jusqu’ici cela n’a jamais fonctionné.

Qu’est ce que l’on peut attendre de vous cette saison en géant, de faire encore un pas en avant?

Le but est toujours de faire mieux. Je me suis retrouvé sur le podium trois fois l’hiver dernier en 10 courses, cela signifie que j’ai sept géants où je dois faire mieux.

Nous avons l’impression qu’il ne vous manque pas grand-chose pour aller chercher un premier top 3 au général. Avez-vous travaillé en conséquence pour cet objectif?

Travailler en conséquence, non. On le répète, si un Globe arrive en fin de saison ou un bon classement au général, c’est le résultat d’avoir été performant chaque jour de course, d’être présent aux avant-postes constamment, d’avoir été chercher des gros points. Et c’est cela le but. Dimanche, je serai au départ pour aller chercher un podium, comme à chaque fois et je dois être prêt à le faire. Après, si j’y parviens, tout est possible.

Vous allez à nouveau au devant d’un calendrier chargé entre le slalom, le géant et le super-G. Avez-vous changé votre préparation pour être prêt à affronter ce challenge?

Non, je n’ai rien changé de particulier, car le programme sera le même que lors des deux dernières saisons. Et je ne vais pas rajouter de descente. Ce sont des longues saisons, et on sait que tout peut basculer d’un côté comme de l’autre, dans un moment clé. On ne peut pas se préparer ou s’entraîner pour le moment où on ferait un petit pas en-dehors de la zone où tout fonctionne. Mais si cela arrive, il faut savoir réagir.

Avez-vous axé votre préparation sur élément en particulier?

On a remarqué la saison passée que certaines courses manquaient de rythme, d’autres étaient plus tournantes, alors que certaines étaient plus droites. Il y avait plus de variations. On a travaillé ainsi pour être à l’aise sur tous les types de tracé et de neige afin de gagner en constance.

Avez-vous également effectué des modifications sur votre matériel?

Oui, on a une nouvelle fixation. C’est quelque chose de totalement différent et on verra dimanche comment ça va avec. Mais on a fait des gros pas en avant.

Arrivez-vous ainsi à être plus détendu sur les skis?

D’une certaine manière, oui. Cet été, on a aussi travaillé sur le lâcher-prise quand on est à la bourre dans un virage afin de parvenir à rester sur la taille du ski. Cette nouvelle fixation est un avantage, on a moins de surprise. Mais il y a encore du travail à faire et du potentiel de développement.

Vous sentez-vous plus fort qu’il y a une année?

Je me sens prêt mais d’une différente façon. Disons qu’il y a un an, sur les skis, il y avait plus de choses qui étaient réglées. Comme une horloge suisse. Cette année, je suis davantage prêt à affronter différents tracés, différentes neiges. Il y a encore un ou deux points, dans le timing notamment, au niveau de la précision dans le virage où je peux m’améliorer.

Vous allez entamer votre neuvième saison. Quel est l’apport de toute l’expérience que vous avez emmagasinée jusqu’ici?

Chaque instant vécu en tant qu’athlète ou personne nous permet d’apprendre. C’est souvent dans les moments lors desquels on est moins bien que l’on apprend le plus et non pas quand tout fonctionne. C’est là que l’on se remet en question, que l’on évolue. C’est clair que chaque saison vécue sur le circuit m’aide pour la suite. On n’arrête jamais d’apprendre.

Dimanche, vous allez fêter votre 27e anniversaire. Ce serait un beau cadeau que de gagner le géant de Sölden…

Si on a une course, oui! (rires) C’est déjà arrivé deux fois et la course avait été annulée. Si on a déjà une course, ce sera un très beau jour.

Johan Tachet/LMO, Sölden