À l’aube de la descente masculine des Championnats du monde de Saalbach, il est l’heure de se pencher quelque peu sur le profil de la piste autrichienne. Comment appréhender cette Schneekristall? Quelles qualités faut-il pour s’en sortir? À quel type de skieur va-t-elle convenir? Voici quelques éléments de réponses avec les coureurs de l’équipe de Suisse.

Une partie de plaisir

Pour débuter, il convient de dire que cette piste a l’air de plaire à la majorité des concurrents. Elle est complète, bien tracée, ne met pas en danger les skieurs et se trouve quasiment exclusivement au soleil. « Cette descente est magnifique à skier, sous le soleil », a notamment annoncé Marco Odermatt après le premier entraînement. Il est rejoint par Stefan Rogentin. « C’est une super piste, je me réjouis à chaque fois que je peux skier cette descente », ajoute le Grison.

Une piste facile, vraiment?

Par rapport à certaines classiques de la Coupe du monde comme Bormio et Kitzbühel, cette descente n’est pas aussi difficile techniquement et éprouvante. Pourtant, les erreurs sont vite arrivées. « Je ne dirais pas que c’est une piste facile quand même. En haut, il y a des virages où tu dois vraiment skier de façon très technique », avoue Franjo von Allmen.

« C’est assez technique en haut, avec des sauts, des longs virages, du plat, et des endroits où il faut vraiment prendre de la vitesse. » Le bilan est assez clair pour Alexis Monney: l’épreuve reine de ces Championnats du monde sourira à un descendeur complet. Ses coéquipiers abondent.

Une manche incomparable

Ce qui semble clair, c’est que les organisateurs ont réussi à innover, à ne pas copier ce qui existait déjà. En effet, cette descente ne ressemble à aucune autre. « C’est quand même difficile à comparer avec les autres pistes de Coupe du monde. Si on parle de neige, on peut dire que c’est un mélange entre Wengen et Beaver Creek peut-être », analyse Marco Odermatt.

« C’est plus technique qu’à Val Gardena », rapporte de son côté Alexis Monney. En gros, une jolie mixture de ce qui se fait de mieux en Coupe du monde. « Il faut tout savoir faire sur cette piste, tu ne peux pas juste glisser ou être simplement bon techniquement, il faut les deux », consent Stefan Rogentin. Cette variété promet un joli spectacle pour dimanche.

Hop! Ça secoue!

Comme chez les dames, le revêtement est vallonné, et ne permet aucun moment de répit. Les deux derniers sauts notamment sont longs. Ça va « jumper » loin, et d’ailleurs Justin Murisier a préféré assurer ses bonds lors des entraînements. « Les deux derniers sauts, je n’ai pas été à fond, car sinon je dois me battre toute la semaine avec mes genoux, donc j’ai un peu géré. » Et oui, il faudra être solide au moment de la réception, et ce, après environ une minute et demie de course.

Excepté ces sauts, si le début de la course est plat et fera la part belle aux glisseurs, la suite de la partie haute, elle, s’annonce agitée. « On arrive assez rapidement dans la partie technique et elle est très vallonnée. Dans chaque porte, il y a un mouvement de terrain qu’il faut réussir à appréhender, on ne voit pas venir les portes parce qu’elles sont toujours cachées. C’est difficile pour le timing et exigeant à skier d’un point de vue technique », déchiffre Stefan Rogentin.

Neige ou glace, ça peut tout changer

Le jour J, il faudra un peu comme toujours composer avec la qualité de la neige. Justin Murisier était ravi à la suite du premier test chronométré. « Ils ont fait un travail de malade, la couche est vraiment très bonne même si ça commence à chauffer à midi. Honnêtement, ça annonce une course qui sera égale pour tous », estime le Bagnard.

Franjo von Allmen est d’accord, mais il émet un doute. « Il faudra voir comment la neige évolue. Pour l’instant, la neige fait que c’est assez facile. Si ça devient gelé, glacé, ça sera certainement très difficile, » nuance le Bernois, qui espère faire mieux qu’en super-G.

Par rapport à ces doutes, les conditions météorologiques devraient être excellentes dimanche, comme depuis le début de ces Championnats du monde. A priori, la consistance va donc ressembler à celle présentée lors des entraînements, ce qui devrait donc offrir une course régulière. C’est tout ce que l’on souhaite. Pour le découvrir, rendez-vous dimanche à 11h30 pour suivre cette descente tant attendue.

Guilhem Bonnac, Saalbach-Hinterglemm