L’affiche a plus des allures de Grand Prix Migros que de véritable course aux médailles des Championnats du monde. Il faut dire que les parallèles individuels sont boycottés par la majorité des stars du ski blanc lors de ces Mondiaux. Au départ des qualifications qui se dérouleront mardi en fin de journée sur la piste Emile Allais de Courchevel, les grands noms se comptent sur les doigts d’une main.

Parmi le top 10 mondial du géant dames, seules la Suédoise Sara Hector et l’Italienne Marta Bassino seront alignées dans le parcours rouge ou bleu. Pas davantage de notoriété pour la discipline chez les messieurs, puisqu’on retrouve le Slovène Zan Kranjec, le Français Alexis Pinturault (qui habite à Courchevel) et le Grison Gino Caviezel, comme têtes d’affiche. Des listes tout juste agrémentées de quelques slalomeuses comme Wendy Holdener, qui est l’une des rares athlètes à apprécier le parallèle, Lena Dürr ou Alex Vinatzer.

Un règlement alambiqué, un “système de clowns”

Pas de trace des Mikaela Shiffrin, Petra Vlhova, Marco Odermatt ou autres Henrik Kristoffersen. Le courroux de ces athlètes se tourne surtout vers le règlement, comme le mentionnait Loïc Meillard, pourtant médaillé de l’épreuve il y a deux ans à Cortina d’Ampezzo, qui a choisi de renoncer à ce parallèle. “Tant que la FIS ne change pas de format, je ne participerai plus à la compétition”, avait d’emblée annonçait le Valaisan la semaine dernière. Grand favori en Italie en 2021, le skieur d’Hérémence avait vu l’or lui échapper à cause des règles non-équitables qui avantageaient l’un des parcours au profit de l’autre.

Les inégalités sont flagrantes dans la discipline. (Alain Grosclaude/Zoom)

La FIS n’a pas jugé utile de revoir son règlement pour les courses de Courchevel. Pire, elle l’a encore avili, puisque les athlètes ne pourront plus disputer les qualifications sur les deux parcours rouge et bleu, mais seulement sur l’un des deux. Les huit meilleurs temps de chaque tracé seront ensuite qualifiés pour la course de mercredi. Dès lors, comment s’assurer que le meilleur athlète puisse bénéficier du meilleur parcours lors des 8es de finale. “C’est un système de clowns”, avait réagi Justin Murisier, qui lui aussi, a décidé de faire l’impasse.

Des ambitions tout de même de médailles

Beaucoup estiment que ces parallèles sont des courses en bois qui ne récompensent pas les meilleurs athlètes de la discipline, mais les plus chanceux. Ce n’est pas un hasard si la FIS, après avoir pourtant insisté durant plusieurs années, va retirer l’épreuve des Championnats du monde après seulement deux éditions disputées. D’ailleurs, les compétitions, qui se concourraient ces derniers hivers à Lech/Zürs, disparaîtront également du calendrier de la Coupe du monde.

Reste qu’il y a des médailles à aller chercher ce mardi et ce mercredi. Et les Suisses ne vont pas cracher dessus. Wendy Holdener et Gino Caviezel se présenteront naturellement comme des prétendants au podium. Semyel Bissig, plutôt à l’aise dans l’exercice, pourrait également postuler à un top 3. Andrea Ellenberger, Camille Rast, Aline Danioth, Livio Simonet, Thomas Tumler complètent la sélection helvétique.

Johan Tachet, Méribel