Le projet avait tout pour plaire. Organiser un total de quatre descentes au pied du Cervin, dans un format inédit entre deux pays, la Suisse et l’Italie. La FIS souhaitait combler le vide entre les géants d’ouverture de Sölden et le véritable lancement de la saison de Coupe du monde. Seul souci, la “Gran Becca”, nouvelle piste destinée à accueillir les deux descentes masculines et les deux courses féminines, ne se situe pas entièrement sur un glacier, les dernières centaines de mètres du tracé étant en effet en dessous de celui-ci.

“La nature doit être respectée”

Résultat, avec les températures élevées de cet été, qui se prolongent cet automne, impossible d’assurer la tenue de telles épreuves aussi tôt dans l’année. Et quelques jours seulement après l’annulation des courses messieurs, les descentes dames subissent logiquement le même sort, pour des questions de sécurité. Comme pour les compétitions masculines, elles ne seront pas reprises plus tard dans la saison puisqu’il s’agissait de courses “bonus”. “Si les températures avaient été 2 à 3 degrés plus froides ces 7 derniers jours, nous aurions eu de fortes chutes de neige jusqu’à la zone d’arrivée et nous aurions pu produire de la neige artificielle. La nature doit être respectée et acceptée”, a expliqué Franz Julen, président du comité d’organisation.

Le “snow control” de la FIS programmé ce mardi matin a été sans appel: malgré quelques centimètres de neige tombés au cours des dernières heures, impossible d’imaginer l’organisation de courses de Coupe du monde en toute sécurité d’ici une semaine (le premier entraînement était prévu mercredi 2 novembre). Surtout que les températures annoncées pour les prochains jours restent largement en dessus des normes saisonnières et devraient empêcher la production de neige de culture. “La partie inférieure est trop molle”, confirme un communiqué.

Trop tôt dans la saison

Ce “Speed opening”, pour lequel la FIS et les organisateurs avaient mis les petits plats dans les grands, n’aura donc pas lieu cet hiver. “On savait que c’était un pari risqué”, confiait il y a quelques jours Michel Vion, secrétaire général de la fédération internationale. “Malheureusement, l’annulation des courses féminines est inévitable. Mais nous continuons à croire en ce projet unique de descente transfrontalière”, a tenu à souligner l’ancien président de la fédération française de ski.

La plupart des parties prenantes auraient vu d’un meilleur oeil la tenue d’épreuves-test cette saison avant le lancement d’un tel projet pour l’élite du ski mondial. D’ailleurs, beaucoup se positionnent pour une modification du calendrier et le report d’au moins deux semaines de ces descentes. Alexis Pinturault a lui regretté le choix d’un lieu très difficile d’accès. Affaire à suivre.

LMO