La colère gronde sur le Cirque blanc. Alors que la saison actuelle de Coupe du monde de ski alpin vit ses dernières heures en Andorre, les projections pour l’hiver prochain sont très compliquées à faire pour l’ensemble des acteurs du circuit. Difficile en effet pour les athlètes et leur entourage de savoir comment ajuster la préparation, alors que le calendrier de la saison prochaine n’est pas connu. Quelques indiscrétions ont filtré, mais il reste passablement d’incertitudes. On s’est toutefois prêté au jeu des devinettes, avec les nombreuses informations qu’on a pu recueillir ces dernières semaines. Voici, dans les grandes lignes, ce à quoi pourraient ressembler les calendriers 2023-2024 de la Coupe du monde de ski alpin.
Le calendrier potentiel de la Coupe du monde féminine 2023-2024
Date | Lieu | Discipline |
28 octobre | Sölden (AUT) | Géant |
11-12 novembre | Levi (FIN) | 2 slaloms |
18-19 novembre | Zermatt/Cervinia (SUI/ITA) | 2 descentes |
25-26 novembre | Killington (USA) | Géant et slalom |
2-3 décembre | Mont Tremblant (CAN) | 2 géants |
9-10 décembre | Saint-Moritz (SUI) | 2 super-G |
16-17 décembre | Val d’Isère (FRA) | Descente puis super-G |
22-23 décembre | Courchevel (FRA) | Géant et slalom nocturne |
29-30 décembre | Lienz (AUT) | Géant et slalom |
6-7 janvier | Zagreb (CRO) | 2 slaloms |
13-14 janvier | Kranjska Gora (SLO) | Géant et slalom |
16 janvier | Flachau (AUT) | Slalom nocturne |
20-21 janvier | Zauchensee (AUT) | Descente et super-G |
27-28 janvier | Cortina d’Ampezzo (ITA) | Descente et super-G |
3-4 février | Kronplatz (ITA) | 2 géants |
10-11 février | Garmisch-Partenkirchen (GER) | Descente et super-G |
17-18 février | Crans-Montana (SUI) | Descente et super-G |
24-25 février | Jasna (SVK) | Géant et slalom |
2-3 mars | Narvik ou Hafjell (NOR) | Géant et slalom |
9-10 mars | Åre (SWE) | Géant et slalom |
14-24 mars | Saalbach (AUT) | Finales |
Le calendrier potentiel de la Coupe du monde masculine 2023-2024
Date | Lieu | Discipline |
29 octobre | Sölden (AUT) | Géant |
10-11 novembre | Zermatt/Cervinia (SUI/AUT) | 2 descentes |
18-19 novembre | Lech/Zürs ou Obergurgl ou Levi ou Aspen | 2 slaloms |
25-26 novembre | Lake Louise (CAN) ou autre | Descente et super-G |
1-3 décembre | Beaver Creek (USA) | Descente et 2 super-G |
9-10 décembre | Val d’Isère (FRA) | Géant et slalom |
15-16 décembre | Val Gardena (ITA) | Descente et super-G |
17-18 décembre | Alta Badia (ITA) | 2 géants |
22 décembre | Madonna di Campiglio (ITA) | Slalom |
29-30 décembre | Bormio (ITA) | Descente et super-G |
6-7 janvier | Garmisch-Partenkirchen (GER) | 2 slaloms |
13-14 janvier | Adelboden (SUI) | Géant et slalom |
19-21 janvier | Wengen (SUI) | Descente, super-G et slalom |
26-28 janvier | Kitzbühel (AUT) | 2 descentes puis slalom |
30-31 janvier | Schladming (AUT) | Slalom et géant nocturnes |
3-4 février | Chamonix (FRA) | Descente et super-G |
10-11 février | Yongpyong (KOR) | Géant et slalom |
17-18 février | Japon ou Kazakhstan | Géant et slalom |
2-3 mars | Bansko (BUL) | Super-G et géant |
9-10 mars | Kvitfjell (NOR) | Descente et super-G |
14-24 mars | Saalbach (AUT) | Finales |
Si ces dates sont évidemment à prendre avec des pincettes tant que la FIS n’a rien publié de son côté (contactée, l’instance a promis de communiquer « prochainement »), plusieurs certitudes existent. Les dates des géants d’ouverture de Sölden sont connues, tout comme celles des descentes de Zermatt/Cervinia, qui ont été repoussées après l’annulation de cette saison.
Peu de surprises chez les dames
Côté féminin, on devrait passer par Levi, avant de bifurquer évidemment vers l’Amérique du Nord puisque les courses de Killington et de Mont Tremblant ont déjà été confirmées. Le retour en Europe se fera par Saint-Moritz et Val d’Isère, alors qu’un slalom nocturne devrait avoir lieu pour la première fois sur la piste Émile-Allais de Courchevel. Entre Noël et Nouvel An, Lienz accueillera la Coupe du monde, avant probablement Zagreb début 2024. Malgré les nombreuses critiques des dernières années, la Croatie tient à son épreuve de Coupe du monde.
Pour la suite, ce sera plutôt du classique également. Kranjska Gora, désormais habituée aux épreuves féminines, devrait avoir droit à ses épreuves en janvier, avant le traditionnel slalom nocturne de Flachau, puis les week-ends de vitesse à Zauchensee et Cortina d’Ampezzo. Désormais bien établie, Kronplatz aura probablement droit à ses deux géants, avant un nouveau week-end de vitesse à Garmisch-Partenkirchen, juste avant Crans-Montana. Jasna pourrait ensuite faire son retour, avant une incursion possible à Narvik (qui cherche à accueillir des courses de Coupe du monde en tant que candidate aux Mondiaux 2029) ou à Hafjell, qui s’est positionnée avec Kvitfjell pour les finales 2025. Enfin, les traditionnelles courses d’Åre précéderaient les finales de Saalbach, qui devraient se dérouler pour la première fois sur deux week-ends.
Des slaloms en novembre pour les messieurs
Côté masculin, les incertitudes sont plus grandes. La première concerne le week-end du 18-19 novembre. Deux slaloms sont potentiellement prévus à ces dates. Aux dernières nouvelles, Lech/Zürs tiendrait la corde, mais les pistes d’Obergurgl, de Levi ou même d’Aspen ont été évoquées. La possibilité de disputer trois manches pour un course, si la piste est trop courte, a également été envisagée. Dans la foulée, on aura droit à la tournée américaine avec un premier arrêt à Lake Louise (si une solution est trouvée pour conserver les courses) ou dans une autre station nord-américaine, probablement aux États-Unis (Copper Mountain?). Dans la foulée, l’étape de Beaver Creek est logiquement conservée.
De retour en Europe, la Coupe du monde devrait s’arrêter à Val d’Isère, l’une des seules stations capable d’accueillir le Cirque blanc à cette époque de l’année. Dans le futur, une alternance avec Courchevel (et la piste de l’Éclipse) a été évoquée. Les courses se dirigeront ensuite vers Val Gardena puis Alta Badia et Madonna di Campiglio pour la traditionnelle tournée italienne, avant Bormio entre Noël et Nouvel An.
Un grand voyage en Asie ou en Amérique du Nord en février
Le début de l’année 2024 est plus flou. Les classiques de janvier vont être repoussées d’une semaine, mais on ne sait pas encore si cela concerne la saison à venir ou la suivante. Dans le cas où le projet passait la rampe cet hiver déjà, on retrouverait probablement des slaloms à Garmisch-Partenkirchen en début d’année sur la piste du Gudiberg. À moins qu’un seule course ait lieu en semaine en Bavière et que tout le reste du calendrier soit « avancé » d’une semaine. Pour la suite, rien de particulier dans l’enchaînement Adelboden, Wengen, Kitzbühel et Schladming, si ce n’est que la tenue d’un géant nocturne sera reconduite sur la Planai. Cent ans exactement avant la tenue des premiers Jeux olympiques d’hiver à Chamonix, la station française devrait accueillir à nouveau des courses de vitesse.
Le mois de février est bien plus flou. Les années sans grand championnat offrent plus de flexibilité aux dirigeants, qui avaient imaginé dans un premier temps de créer des FIS Games, avant de se raviser. Il n’est pas rare de voir les skieurs effectuer de longs voyages. Les possibilités de la Corée du Sud (où auront lieu les Jeux olympiques de la Jeunesse en janvier), du Japon, du Kazakhstan ou de la Turquie ont circulé. Difficile toutefois de savoir si l’une des pistes à abouti. Dans le cas contraire, il resterait la solution de l’Amérique du Nord. Car la Chine, que la FIS aimerait bien inscrire régulièrement à son calendrier en y disputant une descente nocturne, ne devrait pas être prête avant deux ou trois ans. Et après les Jeux olympiques de Pékin, le pays se referme plus qu’il s’ouvre.
Enfin, pour la fin de saison, il y a moins de surprise puisque Bansko devrait faire son retour dans le calendrier probablement au détriment de Kranjska Gora, tout comme Kvitfjell, qui a fait le forcing pour retrouver les messieurs. Le tout avant des finales sur deux week-ends à Saalbach, qui officieront comme répétition générale avant les Championnats du monde 2025.
Laurent Morel, Soldeu