“Je finis sur une prestation solide.” Killian Peier a clos sa Tournée des 4 Tremplins avec un 21e rang à Bischofshofen, pour une 22e place finale sur la Tournée. Un résultat mitigé pour le Vaudois, sur son premier podium de Coupe du monde il y a quelques semaines, et qui espérait naturellement mieux sur la mythique compétition austro-allemande. Tout s’est joué lors du premier concours à Oberstdorf lors duquel le sauteur de la Vallée de Joux a manqué la qualification lors des play-off de la première manche. “J’ai perdu beaucoup de confiance là-bas et je ne sais pas pourquoi.”

Un manque d’énergie à la table

Il relève la tête à Garmisch avec un 11e rang, avant de conclure la Tournée en Autriche par une 19e et une 21e places. “J’ai l’impression qu’il me manque ce petit pourcentage d’énergie pour avoir davantage de confiance et mieux sauter à la table”, confie-t-il en analysant ces dix derniers jours de compétition. S’il parvient toujours à tirer son épingle du jeu autour de la 20e place, c’est au prix de beaucoup d’efforts. “Ce qui m’embête, c’est de ne pas être parvenu à arriver le jour des qualifications avec des bons sauts. Cela me demande passablement d’énergie pour travailler la confiance et garder la tête hors de l’eau pour la compétition.”

Le skieur de la Vallée de Joux en est certain, il ne lui “manque pas grand-chose” pour jouer le top 10 et il va désormais s’atteler à travailler pour pouvoir sauter “relâcher” et ainsi pouvoir “mettre davantage d’énergie” lors de ses sauts. 

La déception de Simon Ammann

Lors de cette Tournée, c’est l’ensemble de l’équipe de Suisse qui a semblé en retrait par rapport à son rendement habituel. Derrière Killian Peier, Simon Ammann, a terminé sa Tournée des Quatre Tremplins en queue de poisson.  Après ses 16e et 24e rangs entre Obertsdorf et Garmisch, le Saint-Gallois n’est pas parvenu à se qualifier pour les secondes manches tant à Innsbruck, qu’à Bischohfshofen. “Le bilan est vraiment mitigé. A Garmisch, j’ai perdu les bonnes sensations que j’avais et après il est toujours difficile de parvenir à progresser et de grandir mentalement.” 

C’est déçu que le vétéran de Toggenburg, qui participait à sa 22e Tournée (!), termine la compétition. “J’aime les émotions que la Tournée procure, mais je suis un sportif, qui analyse intensément tout ce qu’il fait, et cela me rend triste de réaliser des sauts mauvais”, conclut-il sans laisser entendre s’il sera encore de la partie dans une année. “C’est trop tôt, je ne sais pas.”

L’inconstance de Deschwanden

Gregor Deschwanden a, lui aussi, manqué son pari. Après sa 20e place à Engelberg juste avant la Tournée, il n’a pu confirmer ses bonnes dispositions. Souvent à l’aise lors des entraînements, il n’est pas parvenu à se qualifier une seule fois pour la seconde manche. “C’est vraiment dommage, mais je dois continuer à me battre pour rester avec les meilleurs sauteurs mondiaux.”

Quatrième Suisse engagé à Bischofshofen, le jeune Dominik Peter, qui vivait sa première expérience sur la Tournée, n’a pas passé les qualifications lors de la dernière étape.

Une première polonaise depuis

Aux avant-postes, la lutte pour la victoire finale a été âpre. Alors en tête avant l’ultime étape de la Tournée, le Polonais Dawid Kubacki, qui n’avait pas encore remporté la moindre étape dans sa carrière, a mis un point d’honneur à accrocher pour la première fois la mythique compétition en s’imposant lors de ce concours à Bischofshofen.

Et avec la manière, puisqu’il termine avec 20 points d’avance sur la révélation norvégienne Marius Lindvik et 23 sur l’Allemand Karl Geiger. Kubacki succède ainsi à Adam Malysz (2001) et à Kamil Stoch (2017 / 2018) au palmarès des Polonais qui ont remporté la Tournée des 4 Tremplins.

Johan Tachet, Bischofshofen