Ovationné par ses compatriotes, félicité par tout le milieu, Killian Peier (23 ans) a créé la surprise en décrochant la médaille de bronze sur son tremplin fétiche, le Bergiselschanze d’Innsbruck. Quelques minutes après son exploit, le Vaudois est revenu sur cette journée magique.

Killian Peier, que ressentez-vous après avoir réussi un tel concours?

Franchement, je ne réalise pas trop. Lorsque j’attendais mes notes après mon 2e saut, je n’arrivais plus à tenir sur mes jambes tant je tremblais. C’était un sentiment incroyable.

Quel était le “plan” aujourd’hui?

Pour mon premier saut, j’ai monstre attaqué. Je me suis dis que je n’avais rien à perdre. Et ça a passé, j’ai vraiment réussi un saut de dingue, c’était incroyable, presque inattendu.

Vous étiez en tête après ce premier bond. Comment avez-vous géré la pression avant la 2e manche?

Ce n’était pas simple, c’était d’ailleurs assez long avant que je puisse m’élancer. J’ai surtout essayé de me concentrer sur ma technique. Ça a joué, c’est extraordinaire.

Cette médaille mondiale, ça représente quoi?

C’est un rêve qui se réalise. Je ne peux pas dire que c’était un objectif car je ne pouvais pas croire à un tel résultat en début de saison. Mais c’est presque devenu une réalité avant le concours et je me suis dit que j’en étais capable. J’avais tout à gagner et c’est juste incroyable que ça ait fonctionné. Au final, ma performance a été suffisante. Cette médaille, c’est aussi tout le travail effectué qui paie. Je veux profiter du moment.

Il y a un an, vous regardiez les Jeux olympiques à la télévision à la suite de votre non-sélection et là, vous vous retrouvez sur le podium aux Championnats du monde. C’est fou, non?

Déjà, je n’ai pas regardé les Jeux olympiques. C’était trop dur et je n’arrivais pas à accepter de ne pas y être. Mais depuis, il y a eu un long processus et ma patience a fini par payer. Etre patient, c’était d’ailleurs peut-être le plus difficile. Mais il y a eu énormément de choses qui font que j’en suis là maintenant, c’est un tout.

Il vous reste encore le concours par équipes et le concours au petit tremplin. Qu’espérez-vous?

Désormais, c’est que du bonus. Ce que je veux surtout, c’est profiter un maximum.

Laurent Morel