La saison dernière, on avait quitté une Lara Gut-Behrami souriante, heureuse de décrocher pour la 4e fois le Globe de cristal de super-G. Une récompense qui venait couronner une saison de très haut vol, lors de laquelle la Tessinoise est montée sur 9 podiums de Coupe du monde, pour terminer au 2e rang du classement général. Il ne sera pas simple pour la championne olympique de super-G de récidiver cette saison. D’ailleurs, la première étape était de retrouver de l’envie.

Une préparation finalement positive

« J’ai encore du plaisir à skier, c’est ce qui me motive », rappelle toutefois la skieuse de Comano. Pourtant, Lara Gut-Behrami a eu une phase de réflexion cet été, notamment lors de son stage à Ushuaïa. « Je me suis vraiment posé mille questions là-bas, avoue-t-elle. Non seulement parce que les conditions n’étaient pas optimales, qu’on n’a pas vu le soleil un seul jour mais aussi parce que l’un de mes genoux me faisait mal. Depuis ma blessure, il est beaucoup plus sensible en cas d’humidité. Or, c’était très humide en Argentine. Je me suis demandé si je voulais vraiment continuer à faire des courses. » Mais de retour en Suisse, et notamment à Zermatt, elle a retrouvé le sourire.

Au finale, la skieuse de 32 ans s’estime satisfaite de sa préparation. « J’ai fait des choses assez similaires aux autres années, même si j’ai peut-être un petit peu moins skié, notamment car les conditions de neige étaient trop mauvaises au Chili et que nous avons donc dû aller plutôt en Argentine. Mais je me suis aussi rendue à Grenade (ESP), chez mon préparateur physique (ndlr: Alejo Hervas) pour deux grosses sessions de condition physique. » Et Lara Gut-Behrami a également confié avoir effectué quelques manches de slalom. « En réalité, j’en fait chaque année mais je ne le dis pas toujours. Mais le timing du virage de slalom aide beaucoup pour le virage de géant, je trouve. »

« Profiter des années qui me restent »

De quoi aborder la saison avec le sourire. « J’espère simplement pouvoir traduire le travail de cet été sur mes skis et ne pas m’attarder sur des détails secondaires, décrit-elle. Ce qui est certain, c’est qu’on a tout fait pour que je sois prête. » Désormais, la skieuse aux 74 podiums de Coupe du monde ne veut surtout pas se prendre la tête. « À ce stade, je veux être la plus relâchée possible et profiter des années qui me restent à skier en produisant simplement le meilleur ski possible. »

La Tessinoise peut viser les sommets dès ce samedi à Sölden, où elle est déjà montée trois fois sur le podium (victoires en 2013 et 2016 et 2e place en 2021). Ensuite, elle aura une belle occasion de briller « à domicile ». Les descentes transfrontalières entre Zermatt et Cervinia se déroulent en effet entre son pays de naissance et sa nation d’adoption. « Je crois qu’on va partir tout près de la frontière italienne mais c’est vrai que c’est cool, sourit-elle. En plus il neige là-bas. Ça va faire du bien de pouvoir faire des courses avec de la neige. Si l’hiver arrive vraiment, ça fera du bien pour tout le monde. »

De quoi faire aussi oublier les problèmes extra-sportifs que rencontre le « Speed Opening ». « On a eu beaucoup de polémiques ces dernières années mais c’est souvent peu constructif, regrette la native de Sorengo, qui reconnaît ne pas connaître les tenants et aboutissants car elle ne lit pas les journaux et n’est pas sur les réseaux sociaux. Je trouve toutefois dommage qu’on cherche souvent à créer la polémique plutôt qu’à la résoudre. »

Laurent Morel, Sölden