Lara Gut-Behrami restera comme la grande dame de la cuvée 2020 des courses de Crans-Montana. Sevrée de succès depuis deux ans, la Tessinoise a renoué avec la victoire et plutôt deux fois qu’une en remportant les deux descentes programmées sur le Haut-Plateau. Un soulagement pour la skieuse de Comano qui a retrouvé toutes ses sensations.

Lara Gut-Behrami, deux victoires en deux jours, vous ne pouviez rêver de meilleur week-end ici en Valais.

Je suis surtout heureuse de skier à nouveau libérée. Même si aujourd’hui, c’était plus compliqué, car la neige était plus souple, j’ai réussi à corriger mes erreurs, à chercher mes appuis, à attaquer aussi et ça fait du bien. Je n’étais pas parfaite, mais je savais que je pouvais jouer tout devant. C’est la grosse différence entre ces deux jours et les dernières courses. Je crois que j’ai gagné la course dans les trois derniers virages.

Que ressentez-vous après ces deux succès?

Cela fait énormément de bien, car ce sont ces moments que l’on recherche quand on s’entraîne. Le sport n’est pas toujours aussi simple. Après la course, on est souvent frustrée, déçue. Mais même si ce n’est que du sport, c’est un métier et c’est prenant. On pense ski 24 heures sur 24.

Et vous réalisez un nouveau doublé avec Corinne Suter.

C’est magnifique que l’on soit capable de réaliser deux telles performances, surtout avec la pression que l’on à la maison, on a réussi à confirmer. L’année où je suis née (ndlr: 1991) correspond à la dernière année où une Suissesse (Chantal Bournissen) a remporté le Globe en descente et je suis contente que Corinne ait réussi à le gagner cette année. C’est 100% mérité.

Vous vous êtes élancée avec le dossard 17, pensiez-vous que la victoire était encore possible compte tenu de la chaleur et la piste qui pouvait ralentir?

Lorsque tu vas au départ, tu te dis que tout est possible. Il faut simplement le faire. J’ai vu le temps de Corinne, sachant que hier j’étais plus rapide, le but était alors de répéter cette même prestation. A l’arrivée, j’ai vu que c’était très serré et parfois on a besoin d’un peu de chance dans son côté.

Avez-vous enfin trouvé la solution pour être rapide et constante?

En fait, tout a toujours été là. C’était juste une histoire de mettre toutes les pièces ensemble. Je n’ai rien inventé, je n’ai pas trouvé la potion magique il y a deux jours. Simplement, le travail paie. Je repars de Crans-Montana avec davantage confiance en mon matériel. Je vais essayer encore dans les prochaines courses, d’attaquer, de skier en confiance.

A-t-on retrouvé la Lara Gut-Behrami de 2016, celle qui gagne le Globe de cristal?

Franchement, je n’espère pas. J’ai évolué, j’ai grandi. La seule chose que je recherchais de la Lara d’il y a quatre ans, c’est le relâchement sur les skis. Pour le reste, je suis contente d’être plus à l’aise, d’être plus stable et aussi de me sentir mieux. Je préfère être la Lara de 2020.

Johan Tachet, Crans-Montana