Choisir, c’est un mot qu’Ester Ledecka ne connaît toujours pas. A 25 ans, la championne olympique de super-G (ski) et de géant parallèle (snowboard) compte bien continuer de pratiquer ses deux disciplines au plus haut niveau. Pourtant, la Tchèque ne cesse de progresser dans le sport roi que peut être le ski alpin. Dixième du classement général de la dernière Coupe du monde, elle semble capable de briller dans toutes les disciplines ou presque. Pour preuve, elle vient de prendre la 20e place du géant de Sölden, pour sa deuxième participation seulement en Coupe du monde et ce, alors que ses entraîneurs la découragent dans cette discipline…

Progresser comme leitmotiv

“La première fois, c’était déjà ici, sur le glacier du Rettenbach, se souvient l’athlète de Liberec. J’ai certes pu profiter d’un bon numéro de dossard cette fois (ndlr: le 32), mais ce résultat reste une immense surprise. Il y a trois ans, j’avais fini avant-dernière à 6 secondes (53e à 5″28), alors ça montre que j’ai beaucoup progressé, c’est fou. Et c’est ça le plus important!” Compétitrice dans l’âme, Ester Ledecka cherche toujours à faire mieux d’une fois à l’autre. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que ça fonctionne, même si la régularité lui fait encore parfois défaut.

Capable de marquer de gros points en descente (2e du classement de la discipline la saison dernière), en super-G et en combiné (3e à Crans-Montana en février), l’égérie de Red Bull peut-elle viser le grand Globe de cristal à terme? “On va voir comment ça évolue, mais je suis surtout contente de progresser, martèle-t-elle encore et toujours. Mon but actuellement, c’est de faire 50/50 entre ski et snowboard. J’espère participer aux Championnats du monde dans les deux sports.”

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Víte co mám ráda na obřáku? Když jste dost rychlí, dostanete za odmĕnu druhý kolo a ani nemusíte přemlouvat trenéry, aby vám tu další jízdu povolili. Dneska 20 místo, pravda oslava průměrnosti, ale já mám prostě radost. Naposledy jsem závodila v obřáku na lyžích 3 roky zpátky, tak snad na ten další obřáček nebudu muset čekat tak dlouho. Děkuju těm, kdo fandili. Do you know what I like about GS? When you are fast enough, you will be rewarded with a second lap and you do not even have to persuade the coaches to allow you to ride again. Today’s 20th place, true celebration of averageness, but I’m really happy. The last time I raced GS was 3 years back, so hopefully I won’t have to wait that long for next one. Thanks to those who cheered. STR

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Les deux Championnats du monde dans le viseur

Un programme démentiel est une nouvelle fois promis à Ester Ledecka, qui devra particulièrement composer avec les aléas du calendrier d’une saison qui ne s’annonce pas comme les autres, pandémie oblige. “C’est sûr que ça va dépendre des circonstances” concède-t-elle. Mais la native de Prague fonctionne surtout au feeling. “Je fais ce que j’ai envie de faire sur le moment, rigole-t-elle. C’est pour cela que c’est difficile de me projeter réellement.” On devrait toutefois la retrouver à Lech/Zürs (13 novembre), où elle se réjouit de prendre part à son premier parallèle puis à Saint-Moritz, pour les deux super-G (5-6 décembre) avant qu’elle bifurque vers le snowboard (géant parallèle à Cortina d’Ampezzo le 12 décembre). Pour les Championnats du monde, elle devrait enchaîner le ski à Cortina d’Ampezzo (du 8 au 13 février au minimum) avec le snowboard à Zhangjiakou (les 26 et 28 février). Le tout, si les règles sanitaires le permettent.

Pour l’heure, Ester Ledecka est surtout heureuse de pouvoir pratiquer ses sports: “C’est génial de pouvoir tout de même courir, même s’il n’y a malheureusement pas de public”. Et elle se réjouit d’avoir pu effectuer une préparation des plus correctes jusqu’à maintenant. “Je n’ai que peu été perturbée par la situation actuelle, explique-t-elle. J’ai eu la chance de pouvoir faire beaucoup de planche à voile en Grèce et une bonne préparation physique. Ensuite, je suis restée un mois à Saas-Fee, avant le Kandertal et le Pitztal. J’ai vraiment bien profité.” Gageons que la Tchèque parviendra à le démontrer tout au long de l’hiver.

Laurent Morel, de retour de Sölden

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