En montant sur son troisième podium de Coupe du monde dimanche à Crans-Montana, Ester Ledecka a une nouvelle fois surpris le milieu du Cirque blanc. La championne olympique de géant parallèle en snowboard et de super-G en ski alpin à PyeongChang continue de faire éclater son talent aux yeux du grand public. Alors qu’elle s’était jusqu’ici illustrée en vitesse, l’athlète de 24 ans a pu confirmer en slalom sur la piste du Mont Lachaux, en signant le 5e temps de la manche sur une piste pourtant particulièrement exigeante.

Alors qu’elle va encore alterner entre le ski alpin et le snowboard d’ici la fin de l’hiver et qu’elle s’est déjà imposée dans les deux sports, Ester Ledecka garde le sourire et surtout la motivation qui fait sa force. Interview après son exploit de dimanche sur le Haut-Plateau.

Ester Ledecka, monter sur un podium en combiné, c’était une surprise pour vous?

Tout le monde était surpris, même mes entraîneurs, mais c’est une très bonne surprise. C’est juste magique pour être honnête. J’arrive à prendre du plaisir partout. C’était un challenge car je ne m’entraîne jamais sur une piste aussi raide et j’ai seulement 5 jours de slalom dans les jambes.

Est-ce que votre expérience en snowboard a pu vous aider?

Je ne sais pas. Je ne me suis pas beaucoup entraînée en snowboard cette année alors j’espère que ça fonctionnera aussi dans l’autre sens car je vais encore m’aligner en slalom parallèle à Livigno (ndlr: le 10 mars).

Préférez-vous le slalom sur les skis ou en snowboard?

C’est très différent mais je prends du plaisir dans les deux.

Vous êtes capable de gagner tant en snowboard qu’en ski. Comment récupérez-vous?

Je ne récupère pas, je suis un robot (rires). Non, plus sérieusement, je dois faire attention et il faut que je mette beaucoup d’huile dans mes circuits, c’est mécanique (rires). Encore plus sérieusement, je fais tout ce que je peux pour me reposer lors des petites pauses entre les épreuves mais ce n’est pas toujours simple. Bien sûr, je pratique deux sports différents, mais beaucoup de filles disputent toutes les disciplines sur les skis et c’est tout autant difficile, voire plus. On est sur la route pendant six mois. Mais j’aime vraiment ça.

Dans l’optique des Jeux olympiques de 2022, vous avez le snowboard et le ski dans le viseur?

Bien sûr (sourire). Comme chaque course à laquelle je participe, j’essayerai de gagner! Mais je ne suis pas la seule avec cet état d’esprit. Je vais tout faire pour gagner, mais je ne peux pas faire plus.

Il a fait très chaud à Crans-Montana. Comment avez-vous géré cette situation?

J’étais déjà venu il y a quatre ans mais je n’avais pu faire qu’un mini entraînement à cause de la météo défavorable. Là, je dois dire que les organisateurs ont fait un travail incroyable pour préparer cette extraordinaire piste. Je ne sais même pas comment c’était possible d’avoir une piste en si bon état avec des températures pareilles. Je suis très honorée d’avoir pu profiter de leur travail.

Vous serez de retour la saison prochaine?

Oui,  je vais clairement mettre ces courses à mon calendrier. Il semble bien que cette piste va devenir ma préférée.

Vous brillez snowboard, en ski en vitesse et désormais même en technique! Quelles sont vos limites?

Je n’ai aucune limite pour le moment (rires).

Laurent Morel, Crans-Montana