Les immenses forêts du Nord ont revêtu leur manteau blanc, au moment même où la nuit sombre, qui grignote sur la lumière du jour, s’illumine au gré des aurores boréales dansantes sous les étoiles du ciel de la Finlande. C’est dans ce décor idyllique, à Ruka, que reprend vendredi la Coupe du monde de ski de fond. Et comme le veut la tradition au pays du Père Noël, ce sont les sprinteurs qui partent en premier à la chasse à leur premier cadeau.

Erwan Käser serait heureux s’il pouvait ramener une première qualification dans le top 30 à la maison. “Mon objectif sera de rentrer le plus souvent dans les points cette saison”, confie le fondeur de Bex qui va lancer sa 8e saison sur le circuit. “Je suis toujours bien motivé. J’aimerais tirer jusqu’aux Jeux olympiques de Milan et Cortina”, assure le Chablaisien de 31 ans, même si pour ce jeune papa, quitter la maison est plus difficile qu’auparavant. “Tu sens davantage le manque de ta famille. Mais une fois que tu es dans le truc, avec les copains, tu es content. J’essaie d’en profiter au maximum, car je discute parfois avec Jo (ndlr: son cousin Jovian Hediger) et Fugi (Roman Furger) qui ont arrêté et je sais que les camps leur manquent.”

De la masse musculaire, mais un gros coup de fatigue estival

Pour parvenir à remplir ses objectifs, le Vaudois a pris de la masse durant l’été. “Je me sens plus puissant au niveau du haut du corps.” Cette préparation physique doit lui permettre de progresser sur des parcours plats, qu’il affectionne moins, mais également lors des qualifications, lorsqu’il doit puiser toutes les ressources de son corps pour se battre contre lui-même et non des adversaires.

Sa préparation a toutefois été tronquée par un gros coup de fatigue après un camp en altitude au mois de juillet. “Je me suis beaucoup questionné sur la manière d’être prêt physiquement pour cet hiver, car cela a trainé jusqu’en septembre. J’ai dû écouter mon corps, en faire un petit peu moins lors de chaque séance, même si au final, je n’ai pas vraiment eu besoin de lever le pied.” Erwan Käser assure être à nouveau en forme et se réjouit de porter un nouveau dossard cet hiver où il entend se rapprocher une fois ou l’autre d’une première demi-finale sur le circuit. “L’an dernier, je me suis souvent classé entre 30e et 39e en qualifications. J’aimerais pouvoir déjà accrocher plus souvent un quart de finale”, confie celui qui est entré trois fois dans le top 30 la saison passée.

Goms, dans un coin de la tête

Et sur son agenda hivernal, Erwan Käser a placé une petite étoile. Elle n’est pas polaire celle-ci, mais valaisanne, puisqu’il espère briller lors du sprint de Goms qui accueillera pour la première fois la Coupe du monde de ski de fond (26-28 janvier 2024). “C’est un parcours qui me plaît énormément, il est atypique, asymétrique avec deux virages impressionnants.”

Au Vaudois désormais de suivre sur ses skis sa bonne étoile.

Johan Tachet