Ce ne sont pas les spots de la piste Planai qui illumine l’aire d’arrivée du slalom de Schladming, mais bien le sourire de Camille Rast. Sous les étoiles autrichiennes, la Valaisanne de 22 ans a concurrencé les stars du Cirque blanc pour terminer au pied du podium, avec une quatrième place synonyme de meilleure performance en carrière. Désormais, la skieuse de Vétroz rivalise avec les Mikaela Shiffrin, ou autres Petra Vlhova, poursuivant sa magnifique ascension vers les sommets. “Ces performances, je les dois au travail effectuer cette année, et notamment durant l’été. Et pour le coup, c’est gentiment en train de payer”, explique la meilleure Suissesse de la soirée. “Mon objectif était clair avant le début de l’hiver: intégrer le top 15 mondial. Et je m’en rapproche progressivement.”

Avant cette nouvelle performance probante, Camille Rast aurait “tout de suite signé” pour une 4e place après avoir été contrainte à une pause à la suite d’un contrôle positif au Covid-19. “Je n’ai remis les skis que hier (ndlr: mardi matin) avant la course. j’ai enchaîné du ski libre avec quelques manches et les sensations sont rapidement revenues. J’avais envie de bien skier également en course.” Chose faite, avec la manière, même si elle regrette une petite faute sur le bas du parcours en première manche qui a eu son incidence par la suite. “Je me suis faite surprendre et du coup, je n’ai pas réussi, inconsciemment, à lâcher à fond les skis sur le second tracé.”

Au final, la championne du monde juniors 2017 de la discipline échoue à 12 centièmes de la 3e place de l’Allemande Lena Dürr. Qu’importe, la Valaisanne s’est plue sur la Planai qu’elle découvrait. “Je pensais que Schladming allait me plaire, car c’est une piste raide avec une neige agressive. Elle m’intriguait.” D’autant plus que le slalom se disputait, comme cela devait être le cas dans un premier temps à Flachau, sous les projecteurs. “Je suis plutôt un animal nocturne, j’ai toujours de la difficulté à me lever le tôt le matin. Du coup, je préfère les courses de nuit”, se marre-t-elle.

Clouée au lit trois jours par le Covid-19

Camille Rast est désormais 17e de la starting list du slalom, se rapprochant peu à peu de son objectif. Un groupe auquel elle aurait pu déjà prétendre appartenir si elle n’avait pas manqué les épreuves de Zagreb et de Kranjska Gora. “C’est rageant quand tu te bats pour une chose et tu es clouée à la maison.” D’ailleurs, elle avoue ne pas avoir regardé toutes les manches, ayant été bien prise par le virus. “Je suis restée trois jours à plat dans le lit. Je n’arrivais pas à me lever ou à plier les jambes. J’avais des courbatures partout.”

Petit à petit, elle a repris sa routine physique jusqu’à son retour probant sur les skis mardi, bien aidée par les jalons et les repères posés avant la maladie. “Actuellement, je me sens très bien sur mes skis. Les pièces du puzzle s’assemblent et je me sens en confiance. Je veux construire les choses et non pas uniquement faire des coups d’un jour.”

De la Coupe d’Europe pour garder le rythme?

Si ce n’est certainement aux Jeux olympiques dans un peu moins d’un mois désormais. Mais avant de rêver d’une médaille olympique, il restera encore un géant à disputer à Kronplatz, sur une autre de ses pistes fétiches, dans deux semaines. En attendant, Camille Rast a pris la route et ne sait pas encore de quoi ces prochains jours seront faits. “Soit je rentre à la maison, soit je vais faire des compétitions de Coupe d’Europe de géant ou de slalom. Après deux semaines sans course, je dois pouvoir garder le rythme.” Une décision sera prise d’ici la fin de la semaine. “Tout dépendra comme je récupère.”

Il n’est pas sans dire que l’on récupère bien après une aussi brillante performante.

Johan Tachet