Selon Jan Scherrer, vous êtes le «favori secret» des Jeux olympiques. Ce rôle vous convient-il?

Oui, plutôt. Du coup, j’ai pas trop de pression et c’est agréable. L’année passée en Corée (ndlr: lors de l’épreuve pré-olympique), j’étais à deux doigts de gagner la compet’ et je suis tombé sur le dernier saut. Je me suis dit que c’était mieux comme ça car si j’avais gagné, mon statut aurait changé. Tout le monde attend sur toi l’année suivante lorsque tu gagnes une compet’. Cette pression, elle est inutile.

Je vais être imbibé de bonne énergie pour mes premiers Jeux. Iouri sait ce que c’est que d’avoir une médaille olympique. Ses attentes, c’était d’aller chercher l’or. Rien d’autre ne compte. Moi au contraire, le fait d’être là et déjà une réussite en soi.

Vous visez tout de même de gros objectifs en Corée…

Oui, c’est clair que mon but, c’est une médaille. Il y a une différence entre le but et les attentes. Le but c’est quelque chose que tu veux atteindre en allant étape par étape. Alors que les attentes, c’est mauvais, car tu veux directement les atteindre. Tu vas rater les étapes et être déçu. J’ai remarqué que pour être performant, je dois prendre étape par étape chaque journée.

A PyeongChang, va-t-on assister au halfpipe le plus relevé de l’histoire?

C’est compliqué à dire car ça dépendra des conditions. Mais si les conditions sont bonnes, je pense que ça va être hallucinant à voir, oui. Il va falloir aller très haut, être propre et sortir son maximum. Il n’y a pas de calcul à faire. Je me prépare à mettre toutes mes figures dans mon run personnellement, sans exception. A un moment, ça ne sert à rien d’être 5e ou 6e.

Comment est le pipe?

Au niveau de la pente, le pipe des Jeux ressemble beaucoup à celui de Crans-Montana sur lequel on s’est beaucoup entraîné. On a tout ce qu’il faut pour bien faire.

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Laurent Morel, PyeongChang