Emotions ce jeudi à Champéry! Au bout du suspense, sur l’ultime pierre de l’end supplémentaire, Grunde Buraas offre le titre olympique du curling mixte à la Norvège avant de se jeter dans les bras de ses coéquipières et coéquipier. Ce tournoi des JOJ a la particularité d’être mixte, contrairement au curling traditionnel 4 contre 4 des Jeux des grands, qui se dispute en deux compétitions distinctes, masculine et féminine.

“C’est la première fois que l’on jouait ensemble en compétition”, explique Lukas Hoestmaelingen, membre de l’équipe norvégienne championne. De nombreuses heures d’entraînement ont été nécessaires au quatuor scandinave afin de trouver les automatismes avant le tournoi. “Nous avons passablement travaillé sur la communication, le point le plus important, afin que chacun sache où mettre la pierre.”

Un statu quo chez les Jeux des grands

Car, malgré le jeune âge des athlètes présents à ces JOJ, tous pratiquent déjà leur sport sans que les genres ne soient mélangés: les garçons avec les garçons et les filles avec les filles. Et ceux-ci ne sont pas forcément pour que la mixité soit automatique dans leur sport. “C’est bien qu’il y ait une différence entre les Jeux de la Jeunesse et les vrais Jeux olympiques”, reprend Grunde Buraas.

Un avis que partage d’ailleurs la Présidente de la Fédération internationale de curling Kate Caithness. “On ne pourrait pas avoir une compétition similaire aux JO pour la simple et bonne raison que nous avons déjà les compétitions masculines et féminines sur le même format. En faire une épreuve mixte reviendrait à réduire le nombre d’épreuves de curling, mentionne l’Ecossaise qui “adore” pourtant ce format de compétition mixte. Parfois, c’est un homme qui skippe, parfois c’est une femme, c’est magnifique de les voir jouer ensemble. Cette discipline reste une belle vitrine pour notre sport qui montre qu’il est accessible à toutes et tous.”

Les médaillés olympiques de l’épreuve de curling. (OIS Photos)

Thomas Bach: “De nombreux pas en avant ont été faits”

Le curling mixte existe toutefois déjà aux JO, mais dans un format qui se dispute en double et non à quatre. La discipline a fait son entrée olympique lors des Jeux de PyeongChang en 2018. “Nous avions commencé à travailler sur ce format en 2005”, avoue Kate Caithness. Comme à Champéry, le tournoi coréen avait connu un vrai succès. 

Il est vrai que les compétitions mixtes, quel que soit le sport, sont encouragées par le CIO. “Nous voulons promouvoir l’égalité des genres, assure le président du CIO Thomas Bach, rencontré en Valais durant la finale de curling de ces JOJ. Ce qu’on remarque de positif, c’est que les épreuves mixtes sont devenues populaires dans tous les sports. Nous continuons donc d’encourager de nombreuses fédérations internationales, à l’image de celle de curling, à introduire des formules mixtes dans leurs compétitions en leur offrant une place au programme olympique. Et aujourd’hui, je suis heureux de constater que de nombreux pas en avant ont été faits. On a des compétitions mixtes en biathlon et en ski alpin notamment.” 

L’Allemand ne prône pas toutefois de grands changements: ” N’avoir plus que du curling mixte au Jeux olympiques? On verra. Ce n’est pas la question actuellement. La formule actuelle (avec des duos mixtes, introduite en 2018) fonctionne très bien.” Pas question donc d’imaginer d’autres sports que l’hippisme de façon totalement mixte. “Cela ne serait pas équitable”, rappelle-t-il.

Johan Tachet/LMO, Champéry