Les trois premières épreuves de vitesse se sont achevées ce samedi avec la seconde descente de Val Gardena, remportée par Dominik Paris. Le bilan, pour les trois skieurs romands engagés, est mitigé. Si Justin Murisier et Alexis Monney auraient espéré mieux, Arnaud Boisset a pu réaliser son baptême en Coupe du monde. Le trio valaisanno-fribourgeois analyse ces trois jours de compétition dans les Dolomites.

La descente de samedi

Justin Murisier (24e): “Je réalise le 3e chrono dans la partie technique du Ciaslat, mais cela ne sert à rien si tu prends une valise sur le haut. Je préférerais être moins rapide dans cette partie et ne perdre qu’une demi-seconde sur le plat pour débuter, plutôt que plus d’une seconde sur les trente premières de course. Si tu n’as pas un petit numéro de dossard, tu pars dans l’ombre sur le haut, tu ne vois plus où tu mets les pieds, tu ne vois plus où sont les bosses, donc tu n’arrives pas à les employer pour créer de la vitesse. Après, tu peux grappiller quelques centièmes, mais les mecs devant, ce ne sont pas des pinces à linge non plus pour leur reprendre une demi-seconde sur le bas.”

Alexis Monney (33e): “Comme toujours ici, j’ai tout perdu sur le haut (ndlr: 57e chrono sur le deuxième tronçon). Je n’ai pas envie de dire que c’est normal. Mais en partant de derrière, on a le désavantage de ne pas bien voir les bosses, on tape partout. J’ai perdu alors de la vitesse, sans parvenir à en créer et le plat est très long. Sur le bas, je ne perds pratiquement rien sur les meilleurs. Cela prouve que le ski est là. Il faut continuer à pousser et cela va finir par passer.”

Arnaud Boisset (49e): “C’était plus compliqué que sur le super-G. Je ne suis pas content de ma performance. On ne peut pas l’être quand on prend trois secondes. J’ai perdu du temps un peu partout. J’ai été surpris par les sauts. Ils allaient plus loin qu’à l’entraînement. J’ai aussi senti les deux minutes de course. Je n’ai pas l’habitude, même si lors de l’entraînement, cela avait été. Mais la journée de vendredi a été longue. J’ai peut-être payé un peu le manque de récupération.”

Alexis Monney est satisfait de son super-G. Moins de ses descentes où il a commis des imprécisions qui coûtent cher
(Alexis Boichard/Zoom)

Le bilan de Val Gardena

Justin Murisier (39e et 24e des descentes / 37e du super.G): “Je n’arrive pas à tirer un bilan. D’autant plus que je suis encore enragé du super-G de vendredi. Je skie vraiment bien dans les parties techniques, j’arrive à avoir de bons chronos. Mais on sait que j’ai de la peine dans les parties de glisse, je vais vraiment devoir bosser là-dessus. Surtout que cette année, on a vraiment des courses faciles, avec Val Gardena, Chamonix, Kvitfjell, ça ne jouera pas forcément en ma faveur tout le temps. C’est pour ça que je dois être très bon à Bormio et à Kitzbühel, sur des pistes qui me conviennent. Il y a moyen de faire une bonne saison en descente et oublier ici.” 

Alexis Monney (43e et 33e des descentes / 23e du super-G): “Il y a du bon et du mauvais. On a bien travaillé cet été et je remarque qu’il y a du bon ski. Hier, j’ai fait une course solide en super-G, sans risque ma vie et c’est plutôt cool. Après, la première descente ne s’est pas bien passée, mais il ne faut pas que j’oublie que c’était ma première depuis ma blessure en fin de saison dernière. Et aujourd’hui, je skie bien, sauf sur un passage.”

Arnaud Boisset (49e de la seconde descente / 19e du super-G): “Si je skie à mon niveau, je peux être bon. Hier, en super-G, j’ai pris ma chance, les conditions étaient en ma faveur c’est sûr, mais il fallait skier. C’est sympa de faire l’analyse le soir en comparant sa manche avec celle de Kriechmayr (ndlr: qui avait remporté le super-G) et de ne pas devoir ralentir la vidéo à chaque instant, d’être presque dans le même tempo, car au final il n’y avait qu’une demi-seconde d’écart. En descente, il y a encore du travail. Je dois travailler sur les longues descentes.”

Arnaud Boisset a réussi son baptême sur la Coupe du monde de ski alpin. (Christophe Pallot/Zoom)

La suite

Justin Murisier et les géants d’Alta Badia: “J’ai eu un flash trois dossards avant de m’élancer. Je me suis dis que je n’avais pas trop les jambes. Je me demandais comment ce serait demain au départ d’Alta. Ce sera dur, mais je sais que les traceurs de ce premier géant aiment faire des parcours tournants et en principe, je parviens à être bon quand c’est dur. Après, ce n’est jamais facile de switcher. On va faire deux ou trois manches de géants après cette descente avec Marco (Odermatt). On va essayer de trouver le rythme même s’il y a un risque que ce ne soit pas du grand ski en première manche.”

Alexis Monney et les prochaines courses de vitesse: “En descente, je ne sais pas comment cela va se passer car je ne suis plus dans les trente. Au pire, je ferai les qualifications internes. Ce n’est pas la fin du monde. En super-G, jeudi, il manquait Loïc (Meillard), et nous, les trois qui n’avons pas de place fixe, avons marqué des points. On ne sait pas comment cela va se passer, mais sûrement qu’il y aura également des qualifications. Je prendrais les chances qui me seront offertes.

Arnaud Boisset et les qualifications internes: “Je souhaite maintenant gagner des qualifications et ne plus avoir à les faire le plus rapidement possible. Être en qualif, c’est dangereux, car tu dois déjà prendre des risques dès le premier entraînement. Cette semaine, j’ai ainsi disputé “trois” courses. Au niveau de l’énergie et des émotions, c’était tout de même épuisant. Ce serait alors bien de se mettre dans un fauteuil plus confortable, pour pouvoir aussi tester du matériel à l’entraînement, sans se mettre de pression.”

Johan Tachet, Santa Cristina di Val Gardena