L’hiver dernier, ils ont dominé le classement de Coupe d’Europe en géant. À Val d’Isère ce week-end, Josua Mettler, Livio Simonet et Marco Fischbacher auront l’occasion de se mesurer contre l’élite du ski alpin en Coupe du monde. Rencontre.

C’était un beau tableau, en fin de saison dernière. En haut du classement de la Coupe d’Europe en géant, trois petits drapeaux helvétiques à côté des noms Josua Mettler, Livio Simonet et Marco Fischbacher. La récompense: une place fixe en géant parmi l’élite cet hiver. Leur saison aurait dû débuter à Sölden en octobre, mais la course étant finalement annulée, cela se fera à Val d’Isère. Pour Marco Fischbacher, il s’agira de son premier départ officiel sur le Cirque blanc. Pour Josua Mettler et Livio Simonet, leur 6e et 13e. Mais pas de quoi être trop impressionnés.

Pas de pression

“Je me réjouis, c’est sûr. Mais je suis plutôt relax”, a confié Marco Fischbacher avant son premier grand test. “Je veux prendre le départ sans attentes, sans pression, juste profiter du moment. Bien sûr, quand on est dans le portillon de départ, on veut montrer son meilleur ski, on commence à s’imaginer en 2e manche. Mais je n’ai pas d’objectif fixe.”

Sa préparation n’a pas été très différente des autres années: le ski reste le ski et on ne va pas réinventer la roue, note le Saint-Gallois de 26 ans. “Il n’y a pas grand-chose à changer. On va toujours du départ à l’arrivée. Je vais tout faire comme l’année dernière et ça devrait fonctionner.”

Une équipe soudée

Même refrain chez Josua Mettler, qui a survolé le classement général en Coupe d’Europe l’hiver dernier, en plus du géant. “On se prépare pour une course de Coupe du monde comme pour une autre. On essaie de s’améliorer techniquement, de faire ressortir le meilleur et ensuite on se lance sur la piste.” Même si ce ne sera pas son premier départ sur le Cirque blanc, ce sera le premier en géant pour le Saint-Gallois de 25 ans, qui est un peu le “touriste” du groupe à force de faire des aller-retours entre les techniciens et l’équipe de vitesse. “Je dors là où on me met”, plaisante celui qui n’a pas de colocataire fixe.

C’est une grosse équipe de Suisse qui se présentera à Val d’Isère ce week-end. Mais les trois “nouveaux” sont d’accord que l’ambiance y est très bonne. Les spécialistes de vitesse sont certainement plus calmes que cette troupe, selon Josua Mettler. “On est tous encore un peu puérils”, ajoute Livio Simonet. Les soirées sont souvent passées à jouer aux cartes: Semyel Bissig est celui qui a toujours de nouveaux jeux à proposer.

De l’expérience en plus

Petits nouveaux ou grands champions, il y a une bonne entente. Et c’est un énorme atout d’avoir autant d’expérience sous la main et de pouvoir demander conseil à Marco Odermatt ou Loïc Meillard. “Tout le monde est très ouvert et prêt à aider si on a besoin de conseils”, assure le petit frère de Sandro. “Ce sont les skieurs les plus rapides de la planète, il y a toujours quelque chose à apprendre”, confirme Josua Mettler. Même si au bout du compte, chaque skieur doit se concentrer sur sa propre performance.

À Soldeu en mars, Livio Simonet est monté pour la deuxième fois sur un podium de Coupe du monde dans l’épreuve par équipe. Une expérience qui donne soif de plus. “Ce sont de beaux souvenirs. Ça montre ce qui est possible, ce que tu peux espérer accomplir. Ça motive encore plus”, note le Grison, qui a pris une belle 3e place à Zinal jeudi en Coupe d’Europe, en préparation pour Val d’Isère.

Encore anonymes

Pour Marco Fischbacher, la pression vient peut-être plus du fait qu’il a le même prénom que deux grosses stars du moment: son collègue Marco Odermatt et l’Autrichien Marco Schwarz. “Alors franchement, si je peux livrer juste une fois une performance comme un des deux autres Marco, je serai plus qu’heureux”, s’enthousiasme-t-il. Coïncidence amusante, au sein du clan helvétique, ils sont actuellement trois Marco (avec Marco Kohler), tous nés en 1997 et tous skiant sur des Stöckli, relève le Saint-Gallois.

La différence c’est qu’en tant que novice sur le Cirque blanc, Marco Fischbacher a encore le luxe d’être anonyme. “Je pourrais surprendre tout le monde, je pourrais me surprendre moi-même. Je ne risque de décevoir personne, alors je suis détendu.” Rendez-vous à 9h30 samedi pour de potentielles surprises.

Sim Sim Wissgott