C’était un Beat Feuz zen, content de sa performance mais surtout content de franchir la ligne d’arrivée debout et en bonne santé à l’issue de la deuxième descente de Kitzbühel samedi. Une dernière fois, « Kugelblitz » s’est élancé en Coupe du monde. Une dernière fois, sa famille et ses fans ont retenu leur souffle tandis qu’il dévalait une des pistes les plus dangereuses du monde. Mais il ne lui restait plus rien à prouver et sa 16e place au final n’était pas bien importante.
« C’était une course difficile, avec une mauvaise visibilité et ça secouait pas mal. Mais aujourd’hui, je n’avais pas besoin de me battre pour la victoire. Je voulais encore montrer une belle descente, propre, et c’est ce que j’ai fait. Je me sens bien, je suis en bonne santé à l’arrivée. C’était le plus important. »
La santé avant tout
C’est un refrain que l’on a souvent entendu ces dernières semaines: Beat Feuz était prêt à mettre les gaz jusqu’au bout mais seulement s’il pouvait terminer sa carrière en bonne santé et se retirer tranquillement avec sa famille. C’est vrai que le Bernois a souvent eu à batailler avec des blessures au long de sa carrière.
« Ça n’aurait pas été joli que je chute ces deux derniers jours. J’ai quand même dû un peu faire attention au niveau de la prise de risques, » a t-il admis dans l’aire d’arrivée samedi, où l’attendaient son amie Kathrin Triendl avec leur deux filles, Clea et Luisa. « Aujourd’hui c’était plus tranquille, hier j’étais plus nerveux. C’était quand même pas comme aux autres départs. » D’avoir sa famille dans l’arrivée était la cerise sur le gâteau: « C’était parfait. »
Le dossard 217
Le champion aux nombreux trophées et médailles a annoncé il y a un mois qu’il comptait quitter le Cirque blanc après les descentes de Kitzbühel. Mais pour lui, pas de feux d’artifices, pas de dernière descente en costume loufoque ou de célébration au champagne. Juste un « 217 » sur son dossard, en référence à son nombre de départs en Coupe du monde. Et un bref moment dans l’aire d’arrivée où il a pû remercier ses fans sous les applaudissements. Ensuite le chrono a commencé pour le prochain coureur.
La célébration se fera en petit comité. « Je n’ai pas trop de plan, on va boire un verre avec l’équipe et la famille. Aussi avec les coéquipiers qui sont ici, » a-t-il juste dit. Après tout, ce n’est pas tous les jours qu’on met fin à une carrière comme la sienne. « Toute la journée d’aujourd’hui était spéciale. Mes entraîneurs sont venus quand j’ai quitté l’hôtel, des athlètes, mais aussi des membres de l’organisation ici. C’était sympa. »
L’estime des collègues
Collègues et anciens adversaires n’ont pas tari d’éloges sur le skieur: un grand champion, un type humble, un bon pote. Ce à quoi Beat Feuz a répondu avec sa simplicité caractéristique. « J’étais quelqu’un d’ouvert, prêt à discuter avec tout le monde. Je n’étais pas le mec renfermé sur moi-même. Donc c’est sympa, tout le monde est venu me saluer et m’a dit qu’ils avaient eu du plaisir à skier avec moi. »
Beat Feuz termine sa carrière à Kitzbühel comme il l’a toujours menée: sobrement, sans affolement, mais avec les deux choses qui lui sont le plus importantes, sa famille et sa santé.
Sim Sim Wissgott, Kitzbühel