Des paris risqués, une nouvelle piste de compétition, des skieurs qui se lancent dans de nouvelles disciplines, et d’autres qui profitent encore de la plage: on vous a ramassé tous les derniers ragots du camp autrichien dans cette nouvelle édition de Servus Österreich.

Soulagement du côté des Autrichiennes

Après des résultats catastrophiques la saison dernière, les techniciennes ont redonné signe de vie lors des deux slaloms de Levi. Pour Katharina Liensberger surtout, de retour sur le podium pour la première fois depuis presque exactement 20 mois, la joie était immense. L’hiver dernier, elle a semblé comme maudite. Une restructuration cet été avec un changement d’entraîneurs et plus d’accent sur le travail d’équipe semble maintenant porter ses fruits. Après sa 3e place, Katharina Liensberger a salué “les nombreux développements positifs depuis le début de la saison”.

Le climat entre les skieuses et leurs coaches semble aussi s’être nettement amélioré. “L’ambiance dans l’équipe est vraiment bonne, et le podium de Katharina nous a toutes fait du bien. Nous avons trinqué pour fêter ça”, a noté Katharina Huber, qui a égalé ses meilleurs résultats en Coupe du monde avec une 8e et 11e place. “On sent qu’il y a une plus grande dynamique de groupe, chacune est motivée, l’élan est de nouveau là”, a ajouté Marie-Therese Sporer, qui a surpris avec une 13e place après avoir été exclue de l’équipe autrichienne et avoir dû se battre pour se qualifier à nouveau en interne. “C’était un début de rêve”, s’est finalement extasié l’entraîneur des techniciennes Klaus Mayrhofer. On est encore loin des podiums en série, mais après l’hiver passé, Levi représente déjà une lueur d’espoir.


Pari gagné pour Marco Schwarz

Jeudi dernier, le Carinthien et son collègue Johannes Strolz avaient quitté Zermatt/Cervinia où le mauvais temps annulait entraînement après entraînement, pour aller faire quelques portes du côté de Gurgl. La station autrichienne accueillera le premier slalom de la saison ce samedi et les skieurs ont profité de trois belles journées dans l’Ötztal – dont deux sur la nouvelle piste de compétition, la Kirchenkar – dans des conditions idéales, plutôt que de se morfondre dans leur chambre d’hôtel à Zermatt. Tout de même, le risque était gros: si les descentes au pied du Cervin avaient eu lieu, Marco Schwarz aurait été dans le portillon, quitte à faire les 450 kilomètres de Gurgl à Zermatt en hélicoptère le matin de la course.

L’Autrichien veut se lancer plus souvent en vitesse cette saison et a déjà annoncé cet été vouloir disputer toutes les courses jusqu’à Noël. Un défi qui demandera le genre d’improvisation qu’on a vu le weekend dernier. “Je crois que je vais devoir prendre ce genre de décision tout l’hiver si je veux faire autant de courses et compléter un tel programme. Il faudra parfois agir spontanément”, a-t-il confié à la Kronen Zeitung. Pour l’entraîneur en chef des messieurs Marko Pfeifer, la décision de troquer Zermatt pour Gurgl était “un coup stratégique courageux, mais juste”.


En vrac…

  • Justement, en parlant de Gurgl, les organisateurs sont très fiers de leur nouvelle piste. Côté difficulté, ce serait un croisement entre la Planai de Schladming et la Ganslern de Kitzbühel, selon l’entraîneur des techniciens autrichiens Martin Kroisleitner. Les slalomeurs sont prévenus.
  • Après Marco Schwarz, c’est Johannes Strolz qui pourrait se lancer plus souvent sur les longues lattes. Et il y a de quoi: le champion olympique de combiné et médaillé d’argent en slalom à Pékin s’est vu couronné champion d’Autriche en descente en mars, alors qu’il n’avait jamais fait de gros résultats dans la discipline. Il a ainsi rejoint l’équipe de vitesse à Zermatt/Cervinia la semaine dernière et a participé à l’unique entraînement sur la Gran Becca, où il a fait un meilleur temps que ses collègues Vincent Kriechmayr et Daniel Hemetsberger. Pour l’instant, le slalom reste sa discipline principale, a confié Johannes Strolz à la Kronen Zeitung. Mais ses entraîneurs y voient déjà du potentiel.

  • Les plus avertis ont peut-être vu un ancien champion se balader dans l’aire d’arrivée de Cervinia le week-end dernier. Matthias Mayer était en effet sur place pour le “speed opening”, mais cette fois-ci dans sa nouvelle fonction de mentor et conseiller de l’équipe autrichienne masculine de vitesse. Le triple champion olympique, dont la retraite surprise à Bormio en décembre dernier a choqué tout le circuit, est là pour assister ses anciens collègues et donner ses feedbacks, rapporte l’APA. Johannes Strolz l’aurait notamment approché à Zermatt pour analyser des vidéos ensemble. L’ancien skieur ne fera pas toutes les étapes de Coupe du monde, mais son expérience sur des courses comme Val Gardena ou Bormio, où il a souvent terminé sur le podium, est inestimable pour les entraîneurs. “C’est un gros plus”, a noté Marko Pfeifer. Il est aussi prévu qu’il travaille avec les équipes de Coupe d’Europe et les juniors.
  • Club Med: Qui dit qu’il faut s’entraîner sur la neige quand on fait des sports d’hiver? Pour l’équipe féminine de combiné nordique, les derniers préparatifs avant la saison se sont fait bien loin des tremplins et des pistes de fond… à la plage et sous les palmiers, à Chypre plus précisément. “Si on part dans le nord dès le début de la saison, on ne voit parfois pas le soleil pendant des jours. Alors ça fait du bien de faire un petit saut dans le sud d’abord”, a noté l’ancien champion du monde Willi Denifl, qui a repris l’équipe au printemps. Histoire de faire le plein de vitamine D avant l’hiver. Au programme: du vélo, du roller ski, et des séances de condition physique sur la plage. Et évidemment un peu de temps libre pour la baignade.

Sim Sim Wissgott, Vienne