D’abord il y a une course, une course folle, notamment en première manche lorsqu’il a réalisé une course de très haut vol malgré deux énormes frayeurs. Avec son dossard 26, River Radamus est parvenu à se récupérer miraculeusement sur les mains dans le mur du glacier du Rettenbach avant de perdre complètement le contrôle d’un ski juste avant le plat et de réussir à reprendre le fil de sa course pour finir 9e de sa manche. “Je n’essaie pas d’imiter Bode (ndlr: Miller, réputé pour jouer avec les limites), mais j’admire sa mentalité et je m’en inspire”, a-t-il relevé.

L’Américain de 23 ans a ensuite confirmé lors du second tracé en terminant le géant d’ouverture de Sölden finalement au 6e rang, de loin son meilleur résultat en Coupe du monde puisqu’il n’avait jusqu’ici jamais fait mieux que 14e. “J’ai fait beaucoup d’erreurs, mais au final, ça a payé car j’ai repoussé les limites”, souriait-il, alors qu’il s’inspire également de Ted Ligety, qui s’est imposé 4 fois dans l’Ötztal.

Après, il y a un style. Lorsqu’il a pris la télécabine dimanche matin pour effectuer la reconnaissance avant sa course, River Radamus portait un masque couleur léopard. Un prémisse à ce que le public allait pouvoir découvrir quelques heures plus tard. En franchissant la ligne d’arrivée de sa folle première manche, le skieur de Vail a enlevé son casque et laissé apparaître des parfaites taches de panthère des neiges dans sa chevelure blonde. Le triple champion olympique de la Jeunesse à Lillehammer en 2016 sait faire le show tant sur les skis que devant les caméras.

Enfin, il y a une histoire. “Depuis trois ans maintenant, j’ai toujours arboré une coupe spéciale à Sölden pour lancer la saison, c’est le style américain, une tradition, a-t-il confié après sa première manche. Celle-ci est de Chad Fleischer (ndlr: un podium en Coupe du monde en 1999). C’est mon hommage, et ça donne quelque chose de cool. Je reçois vraiment beaucoup de commentaires.” Pas étonnant, tant les images de sa crinière de panthère des neiges ont fait le tour du monde. Reste à savoir s’il va désormais conserver sa nouvelle fourrure tachetée pour poursuivre sur sa lancée.

Laurent Morel, Sölden