Il est champion olympique de descente, a régné sur la Streif – notamment – et est aujourd’hui directeur général des championnats du monde de Crans-Montana 2027. Didier Défago, invité de l’Après-Ski, est revenu sur les moments forts du week-end, à Kitzbühel notamment, et a évoqué le dossier des Mondiaux. A ses côtés, on a pu faire plus ample connaissance avec Marine Héritier, la directrice de Ski Valais – l’association qui forme les Yule et Rast de demain – depuis une année.


Le duel

Le Français Cyprien Sarrazin a dompté la Streif de Kitzbühel à deux reprises, empêchant Marco Odermatt de régner sur cette grande classique. «J’adore Marco, je suis fan, mais ça fait du bien aussi pour notre sport d’avoir un autre skieur qui domine depuis quelques courses la descente. Ça permet de garder du suspense et de l’attractivité dans cette discipline jusqu’au terme de la saison», relève Didier Défago. «J’adore cette saine rivalité entre les deux. Pour nos jeunes, c’est un très beau modèle», appuie Marine Héritier, avant que Didier Défago ne dévoile le secret pour gagner à Kitz, lui qui s’y était imposé en 2009. «La clé, c’est de découvrir sa limite, la titiller, sans aller au-delà.»

La phrase  

«Ce qu’il a réussi est sensationnel, exceptionnel, grandiose.»

Didier Défago enchaîne les qualificatifs élogieux à l’encontre d’Arnaud Boisset qui a fini 9e pour sa grande première sur la Streif, après avoir été stoppé sur son premier passage et avoir été contraint de remonter au départ. «Christophe Torrent a aussi un énorme potentiel», ajoute le Morginois en référence au skieur d’Arbaz qui faisait ses grands débuts en Coupe du monde. Contraint à l’abandon, il était parfaitement dans le coup sur les premiers secteurs. «Il a pu engranger de l’expérience et se rendre compte de la différence de niveau entre le sommet de la Coupe d’Europe et la Coupe du monde.»

La rencontre

La septième émission de l’Après-Ski a permis de faire plus ample connaissance avec Marine Héritier, la nouvelle directrice de Ski Valais. «Je suis la preuve qu’il ne faut pas avoir été skieuse ou skieur de compétition pour accéder à ce poste», sourit-elle. «J’ai eu quelques remarques qui me disaient que je ne connaissais rien au ski. Mais mon travail n’est pas d’aligner des piquets sur la neige avec les jeunes. Mon travail, ce sont les finances et diriger une entreprise», rappelle la Saviésanne qui gère une grosse machine dont le budget s’élève à 2,5 millions et qui compte 233 jeunes – dont 170 en alpin – et 32 collaborateurs.

L’expérience

Directeur général des Mondiaux 2027, Didier Défago est revenu sur ce qui a été fait jusqu’à ce jour. Et ce qu’il reste à accomplir. «Je ne dirais pas que le plus difficile à faire reste à venir, mais presque», sourit-il, évoquant aussi l’arrivée du groupe américain Vail Resorts qui a repris les remontées mécaniques sur le Haut-Plateau. 

«Ce sont des gens qui bénéficient d’une très grande expérience dans l’exploitation d’un domaine skiable. Sur Vail et Beaver Creek, ils ont aussi trois Mondiaux à leur actif, en 89, 99 et 2015. Sans compter les Coupe du monde qu’ils organisent chaque année. Ils arrivent donc sur un terrain qu’ils connaissent. Je sens une envie de collaborer de la meilleure des manières possibles des deux côtés», apprécie-t-il. A une plus petite échelle, Ski Valais est également impliqué. «Un joli projet est en route. On en saura davantage bientôt», note Marine Héritier.

Gregory Cassaz, Le Nouvelliste