Il est de retour en tant que snowboardeur! Disparu des radars sportifs depuis près de deux ans, Pat Burgener a rechaussé sa planche cette semaine à Laax et participera ce week-end à la mythique étape de Coupe du monde dans la station grisonne. Depuis sa 11e place aux Jeux olympiques de Pékin, le rider de Crans-Montana avait mis le sport entre parenthèses pour se consacrer à la musique, sa grande passion, et à la création de contenus, son leitmotiv depuis plusieurs mois. Mais le sport n’est pas terminé pour l’athlète de 29 ans qui entame une deuxième carrière, en quelque sorte, cette semaine.

« J’ai eu trois jours d’entraînement mardi, mercredi et jeudi pour montrer que j’étais encore capable de plaquer l’ensemble de mes figures, a-t-il indiqué. La bonne nouvelle, c’est que j’y suis parvenu. Mais ce n’est pas simple, il y a malgré tout de la pression! J’espère être capable de poser un run complet désormais même si je suis conscient que tout ne sera pas simple. » Ce vendredi, le médaillé de bronze des Championnats du monde 2017 et 2019 tentera de se qualifier pour la finale du Laax Open, qui se déroulera samedi en nocturne dans le halfpipe de Crap Sogn Gion. « Mais je n’en fais pas une fixette, je veux juste prendre du plaisir, lâche-t-il. Initialement, je ne pensais même pas être prêt pour Laax. J’ai simplement fait une préparation express de deux mois, qui s’est particulièrement bien passée. »

« Ça montre que tout cela est à l’intérieur de moi »

Depuis les Jeux olympiques de Pékin en 2022, Pat Burgener a mis la compétition de côté. « J’ai continué à rider, mais sans tenter de grosses figures, avoue-t-il. Je n’avais plus fait de double Cork depuis là alors avant d’envoyer le premier ce mardi, j’ai bien flippé! » Heureusement pour lui, le retour s’est bien passé et le Lausannois n’est pas tombé en essayant ses figures cette semaine. De quoi se rassurer. « Ça montre que tout cela est à l’intérieur de moi », confie-t-il. Et alors qu’il disputera également ces prochaines semaines les épreuves de Mammoth Mountain et de Calgary, l’homme aux multiples facettes s’est félicité de retrouver ses collègues de l’équipe de Suisse, à commencer par Jan Scherrer. « Je me réjouis de voyager avec eux, ça m’a beaucoup manqué. »

Pendant son break, il y a également eu un changement majeur au sein du groupe helvétique avec l’arrivée de l’entraîneur allemand Patrick Cinca en lieu et place du légendaire Pepe Regazzi. « Ça se passe très bien avec lui, on s’entend très bien, se réjouit Pat Burgener. Pepe nous manque mais je suis content de construire quelque chose de nouveau. » Quelque chose qui doit le conduire jusqu’aux Championnats du monde en Engadine l’an prochain et aux Jeux olympiques de Milan-Cortina en 2026, au moins. « J’entame la dernière ligne droite de ma carrière de sportif et j’essaie d’en profiter, de m’amuser », sourit-il.

« La saison des Jeux, c’était de la survie! »

Mais en fait, pourquoi le snowboardeur aux 9 podiums de Coupe du monde a fait une pause après la saison 2022? « Je me laisse souvent guider par la vie et là, je n’avais pas trop le choix. Dès qu’on me propose quelque chose d’intéressant en musique, je prends. Et là, ça se passe de mieux en mieux. Et mon genou (ndlr: gauche, lire ici) a quand même souffert. J’avais besoin de le renforcer correctement. La saison des Jeux, c’était de la survie! J’étais tellement fort physiquement que ça a tenu mais ce n’était pas fiable sur le long terme. Désormais, j’essaie de rattraper mon niveau physique. » Après les Jeux olympiques, le repos était préconisé. « Mais j’ai quand même fait pas mal de vidéos, sourit-il. J’avais des opportunités et il fallait les saisir. Ça a super bien marché. »

Pat Burgener en toute décontraction au Riders Hotel de Laax. (LMO/SkiActu)

Car en plus de ses casquettes de snowboardeur et de chanteur, Pat Burgener est désormais influenceur, ou créateur de contenu c’est selon. « J’adore ça! Je suis devenu une personnalité suisse et ça grandit de plus en plus. Je pense que tout le monde est content de cette situation! » Et il devient dès lors compliqué de cumuler l’ensemble de ses activités. « Mes projets vidéos me prennent du temps, souvent des semaines entières et je dois y consacrer du temps. Je dois faire des choix. » D’où cette incertitude pour son avenir. « C’est clair que je garde la compétition jusqu’aux Jeux olympiques en 2026 et après, on verra. Je ferai probablement une nouvelle pause et il faudra voir si le sport me manque trop… »

Laurent Morel, Laax