C’est un Pat Burgener soulagé qui s’est confié après les qualifications d’une épreuve de halfpipe plus relevée que jamais. Sur un fil, le rider de Crans-Montana a finalement obtenu son ticket pour la finale, en prenant le 11e rang grâce à deux runs solide. Entretien avant une finale dont le spectacle s’annonce grandiose ce vendredi.

Pat Burgener, vous avez eu chaud, mais ça passe!

Oui! C’était une pression de malade aujourd’hui et même tout la semaine. Je savais que je pouvais passer et c’est pour ça que je n’ai pas trop pris de risque. Je me suis dit que si je plaquais un bon run, ça allait passer. Je me suis concentré là-dessus et je l’ai fait. Je suis en finale, c’est magnifique!

Ça risque bien d’être la plus belle finale de l’histoire de la discipline, non?

Certainement!

Ça va aussi vous donner envie d’envoyer du très lourd?

Ces derniers mois, je n’ai pas pu faire tout ce que je voulais. Après ma blessure au genou (ndlr: gauche, lire ici), j’ai fait une rééducation super rapide. Ce qui fait que je n’ai pas eu le temps de vraiment reconstruire ma jambe comme il le fallait. Après, ça va pour faire ce que je dois faire et moi je crois en la magie. Donc je pense que je vais pouvoir rester calme en finale. J’ai passé les qualif’, maintenant, ce n’est plus que du plaisir. Je vais répéter ce que j’avais fait en Corée (où il avait fini 5e) à savoir m’amuser et garder le sourire. Ça va être une magnifique finale.

A votre avis, qui sera capable de plaquer des triples cork et d’aller chercher la victoire?

Ayumu Hirano en a déjà passé quatre, cinq, six à l’entraînement. Je pense qu’il va en faire. Scotty James est super bon aussi. Yuto (Totsuka), Ruka (Hirano)… Jan (Scherrer) et moi… Shaun White, je ne sais pas ce qu’il va faire, mais il fera des belles choses aussi. On verra! Moi je ne me prends pas la tête du tout. Mon objectif, c’était déjà d’arriver aux Jeux… La pression est sortie et je peux me concentrer sur les finales.

Il y a une dizaine de mois, pouviez-vous imaginer être ici aujourd’hui?

C’est ouf (sic)! Franchement, quand j’ai eu mon infection, les médecins parlaient quand même de m’amputer, et même de la possibilité de mourir! C’était assez grave et elle ne partait pas. Je me souviens qu’un des docteurs m’avait dit de ne pas stresser, parce que ça allait être dur d’aller Jeux. Il fallait un miracle pour y arriver. Et c’est bon, alors que j’ai vraiment frôlé la catastrophe! C’est pour ça qu’aujourd’hui, quand je repense à tout ça, je me dis que c’est vraiment incroyable d’être ici.

Comment se passe votre aventure en Chine jusqu’ici?

Ah, j’adore! Je suis ultra étonné en bien. Quand je venais en Chine avant, c’est vrai qu’on n’était pas forcément bien accueillis. Mais cette fois, ils sont tellement gentils! On est comme des rois, à part que c’est un peu dur de communiquer. Mardi, j’ai pris le mauvais bus et je me suis retrouvé à une heure du village olympique. J’ai dû appeler pour qu’on m’envoie une voiture. Heureusement qu’on en avait une à disposition. A ce moment, je ne rigolais pas! Tu es dans ton bus et tu te sens comme dans une prison. Deux minutes après le départ, j’ai réalisé que j’étais parti dans la mauvaise direction, j’ai tapé à la vitre et le chauffeur m’a dit qu’il ne pouvait rien faire pour moi. Moi, j’avais les qualifications le lendemain, je devais faire une séance de vélo d’appartement… Mais j’ai transformé la chose dans ma tête. Je me suis dit qu’avec cette mésaventure, ça allait passer aujourd’hui. J’ai gardé le bon état d’esprit et j’étais super motivé.

Laurent Morel, Zhangjiakou