Trente-huit. Michelle Gisin a pris le départ de 38 courses de Coupe du monde cet hiver. C’est simple, la skieuse d’Engelberg a participé à toutes les épreuves de Coupe du monde féminine, en plus des Championnats du monde cet hiver. Un petit exploit qu’elle doit à sa polyvalence, à sa motivation, mais également à ses difficultés avec son nouveau matériel (elle est passée de Rossignol à Salomon l’été dernier). Afin de conserver des bons dossards, l’athlète de 29 ans se devait de prendre part à ces courses. Reste que malgré la fatigue, tant mentale que physique, l’Obwaldienne a su se surpasser une nouvelle fois lors des finales, prenant notamment un excellent 5e rang en super-G et terminant 8e du slalom. Il ne s’agissait “que” des ses 8e et 9e top 10 de l’hiver.

Michelle Gisin, quel regard jetez-vous sur votre fin de saison?

C’est beau de finir comme ça. Je suis contente de ne pas avoir lâché. Je vais désormais pouvoir bénéficier d’un peu de pause, ça va faire du bien.

Fait extrêmement rare, vous avez disputé toutes les courses de Coupe du monde cet hiver. C’est une fierté?

Oui, c’est cool! En plus, je me suis offert un peu de répit en obtenant plus de 500 points au classement général, qui me permettront d’avoir un dossard correct dans toutes les disciplines l’hiver prochain. Au final, ma saison n’est pas si mauvaise, notamment en super-G. Je suis très fière, c’est ma meilleure saison en vitesse depuis la chute de mon frère (ndlr: à Val Gardena en 2018) et ma blessure (à un genou en 2019), c’est quand même quelque chose de grand, même si les gens ne s’en rendent pas compte. Ma 9e place en Coupe du monde de super-G a beaucoup de valeur. En vitesse, je sais à quel point j’ai dû me battre, pour revenir l’année dernière déjà et surtout cette saison, avec mon nouveau matériel. J’ai réussi d’excellents passages et j’ai pris beaucoup de confiance. En slalom, j’ai aussi très bien terminé. Et en géant, je suis sûre que c’est là que mon matériel marche le mieux alors je vais y arriver, je dois apprendre. Je vais beaucoup m’entraîner ce printemps et cet été pour être prête à Sölden.

Vous avez une bonne base de travail sur laquelle vous appuyer.

Oui. C’est un petit peu bizarre de dire ça, mais je suis impressionnée de voir que mon corps me permet de skier encore comme ça en cette fin de saison, que je réussis les meilleures performances. Je suis vraiment fière de ça, de ne pas avoir lâché tout l’hiver, de ne pas avoir laissé tomber. J’ai eu besoin de toutes les courses pour marquer mes 500 points. Je suis très contente.

Allez-vous continuer à disputer toutes les disciplines la saison prochaine?

Normalement oui. Après ce qui s’est passé lors du dernier slalom, oui (sourire). J’avais imaginé en faire un peu moins dans cette discipline, mais on va voir. Ça dépendra de comment je skie en automne. Le but n’est pas forcément de faire toutes les courses, c’est trop. Mais je ne voulais pas non plus toutes les faire cette année mais j’ai réalisé après Flachau que je devais aller à Sankt Anton pour marquer des points, même si c’était beaucoup trop. Mais en même temps, c’est aussi un honneur, une fierté d’avoir eu le privilège de faire toutes ces courses. C’est fou, mais c’est beau en même temps.

Laurent Morel/JT, de retour de Soldeu