Dans l’aire d’arrivée de Saint-Moritz, Michelle Gisin s’amuse avec la foule présente qui l’acclame. La skieuse obwaldienne ne quitte pas son sourire après son 10e rang lors du second super-G disputé dans la station grisonne, au lendemain d’une 14e place. Deux places dans le top 15 d’une discipline de vitesse, après avoir souffert d’une mononucléose durant l’été et subissant encore les effets secondaires, relève presque du miracle pour l’athlète d’Engelberg. “Il y a un mois et demi, j’avais encore beaucoup d’appréhension par rapport à cette course et le fait qu’elle se dispute à 1800 mètres d’altitude”, mentionne la Suissesse qui était très fatiguée samedi après sa première compétition du week-end. “Ce n’est pas facile pour la récupération. Mais je sais que le second jour va toujours un peu mieux, même si ce n’est pas évident avec l’adrénaline.”

En Engadine, Michelle Gisin a pu compter sur le soutien indéfectible des fans pour hausser son niveau. “Le public m’a boostée et j’adore cela. Après, la place m’était égale, j’étais contente d’être de retour en vitesse devant notre public. Et je sais que je peux encore m’améliorer car j’ai fait quelques fautes.” Deuxième meilleure Suissesse de la journée derrière Jasmine Flury (7e) dans une course marquée par la chute violente de Lara Gut-Behrami, Michelle Gisin retrouve peu à peu ses jambes et son souffle. “J’avais décidé de ne pas aller à Lake Louise au Canada et c’était la bonne décision, car j’étais au fond du trou après le voyage à Killington. Mais je dois encore me cacher car je perds encore trop d’énergie”, s’excuse-t-elle auprès du public.

A Val d’Isère en vitesse avant les géants de Courchevel

Toujours est-il que l’Obwaldienne n’entend pas chômer pour autant ces prochains jours. Mercredi, elle prendra la direction de Val d’Isère pour y disputer une descente et un super-G avant d’enchaîner avec deux géants à Courchevel avant Noël. “Je dois encore parler avec les coaches, mais après cette performance, j’ai vraiment envie d’aller à Val d’Isère car j’adore la piste et la descente”, lance-t-elle en se remémorant son tout premier podium en vitesse il y a de cela quatre ans.

Si la maladie a freiné Michelle Gisin, la championne olympique de combiné appuie progressivement sur l’accélérateur. “Je me réjouis d’être tout bientôt à 100%.” Et ce n’est qu’une question de temps avant de la voir jouer à nouveau le podium.

Johan Tachet, Saint-Moritz