C’est avec l’étiquette de favori que Marco Odermatt se présente au départ du super-G des Championnats du monde de Courchevel. Le Nidwaldien a remporté quatre des six épreuves disputées cette saison dans la discipline sur le Cirque blanc. Mieux encore, il n’a jamais manqué le podium. Le skieur nidwaldien se sait attendu et il assume pleinement son statut. Interview.

Marco Odermatt, tout d’abord, comment va votre genou?

J’ai encore une petit gêne. Mais avant les Mondiaux, j’ai fait une semaine de pause, c’était idéal pour récupérer après les courses de Cortina d’Ampezzo. Je me sens maintenant en forme.

Comment vivez-vous avec les attentes qui pèsent sur vos épaules?

Je le vis bien. Je suis dans cette situation depuis deux ou trois ans. Cela a toujours plutôt bien fonctionné avec la pression. C’est pour cela que j’ai beaucoup de confiance. Je sais que je suis favori et je veux gagner une médaille.

Avez-vous craint un moment ne pas pouvoir participer à ces Championnats du monde après votre blessure à Kitzbühel?

Après Cortina, non. C’était une question lorsque je me suis fait mal à Kitzbühel. Je ne savais pas vraiment ce qu’il en était. L’IRM que j’ai passée m’a rassuré car rien n’était cassé. C’était un gros soulagement.

Cette blessure est-elle la conséquence des risques que vous prenez en flirtant parfois avec la limite?

Oui, j’ai déjà eu un peu de chance à Wengen. Mais quand on veut gagner une course contre un Kilde qui est en grande forme, il faut prendre des risques. Et à Kitzbühel, je me sentais très bien. J’ai senti que la victoire était possible, et d’une manière ou d’une autre, j’ai pris beaucoup de risques. Et puis, il y a eu ce coup, mais heureusement, maintenant c’est réglé.

Vous n’avez pas gagné de médaille aux Mondiaux de Cortina d’Ampezzo il y a deux ans, alors que vous faisiez déjà partie des favoris. Existe-il alors un sentiment de revanche?

Je pense que j’ai déjà pris ma première revanche la semaine dernière à Cortina (ndlr: Marco Odermatt a remporté les deux super-G de Coupe du monde). Maintenant, je suis prêt, en bonne santé. Et, par le passé, aux Jeux olympiques ou à Adelboden, j’ai déjà prouvé que je pouvais répondre présent le jour J. C’est pour cela que je n’ai pas de réelle inquiétude.

Cet échec il y a deux ans a-t-il été bénéfique dans votre apprentissage de skieur?

Evidemment, j’aurais préféré être champion du monde. Mais rien n’arrive par hasard, il y a une raison à tout. Qui sait, si cela avait marché à Cortina, peut-être que je n’aurais pas été champion olympique à Pékin l’an passé. Mais c’est sûr que je veux faire mieux que d’engranger de l’expérience cette fois-ci.

Prendre le départ des courses de Coupe du monde la semaine dernière, encore une fois à Cortina, était nécessaire pour votre tête ou pour votre genou?

Pour les deux. Mon genou a très bien réagi. Mais la semaine de pause qui s’en est suivie était obligatoire pour me soigner correctement. J’ai fait beaucoup de thérapie pour la régénération de mon genou. Et je pense avoir fait un pas en avant.

Johan Tachet & Laurent Morel, Courchevel