Marco Odermatt s’est assuré, sans suspense, son 3e gros Globe de suite samedi en remportant le géant de Palisades Tahoe mais on ne l’aurait presque pas cru, vu le temps qu’il a passé à faire les éloges de ses coéquipiers, son staff et ses concurrents. Modeste, comme toujours.

“Nous avons une équipe tellement forte, ça s’est vu de nouveau aujourd’hui”, a-t-il dit pour expliquer son succès. Pas moins de six Suisses ont terminé dans le top 15, avec un trio au pied du podium. “Nous nous poussons tous les jours à l’entraînement, et en ce moment tout est parfait, le matériel est aussi impeccable, nous trouvons une solution pour chaque type de neige, chaque piste. C’est une joie de skier dans des conditions comme celles-ci.”

La force mentale d’Odi

Marco Odermatt a non seulement été imbattable en géant cette saison, cela fait 10 courses – depuis Palisades Tahoe l’an dernier en fait – qu’il n’a pas fini autre part que sur la plus haute marche du podium dans la discipline. Une démonstration aussi bien physique que mentale.

“C’est clair que quand on est sur une telle lancée, la confiance est au top. En même temps, on n’a pas envie que ça s’arrête alors on est peut-être un peu plus nerveux. Mais j’aime être le dernier dans le portillon du départ: parce que cela veut dire que j’ai été le meilleur en première manche, toutes les conditions sont réunies pour une super manche finale et j’adore cette ambiance à la fin.”

“Pas ce que je m’imaginais”

Le Nidwaldien s’est également réjoui du premier podium de l’Américain River Radamus à domicile et de l’ambiance dans la station californienne. Mais peut-être qu’il ne réalisait pas encore qu’il avait remporté ce 3e Globe, à 10 courses de la fin de la saison. Ou peut-être que c’était le fait d’avoir fini avec “seulement” 0″12 d’avance sur le Norvégien Henrik Kristoffersen. En tout cas, le skieur d’exception était loin de l’euphorie.

“Je suis très heureux mais je n’ai pas vraiment la sensation d’avoir gagné le gros Globe. Ce n’est pas ce que je m’imaginais au début de la saison. Tous les blessés qu’on a eu cet hiver, c’est ça aussi qui a décidé la chasse au Globe de facon prematurée”, a lancé le skieur, toujours fair-play, au micro de l’ORF.

Quelque chose à fêter

Reste qu’il est bien parti pour battre plusieurs records, comme le nombre de points en une saison, ou l’avance sur son premier poursuivant au classement général. Mais il ne passe pas une seconde à penser à ce genre de chose. “Je veux juste gagner chaque course. Les conditions doivent être parfaites, parfois on a besoin d’un peu de chance comme aujourd’hui: ces 12 centièmes, c’était quand même très serré! Mais je ne regarde pas plus loin. Tout se passe bien en ce moment et j’en profite.”

En attendant, on peut s’attendre à une belle fête à l’hôtel des Suisses ce samedi soir après l’énorme performance de l’équipe. “On va certainement en profiter un peu”, a dit très discrètement celui dont la grosse soirée avec Cyprien Sarrazin à Kitzbühel avait fait un tabac sur les réseaux sociaux. “Nous ne prenons l’avion pour Aspen que demain, nous avons le temps!”

SSW