« Ça va bien. Je n’ai pas de douleurs et les chronos sont bons. » Malorie Blanc tient son plan de route. Et même mieux. La Valaisanne de 20 ans, qui s’était gravement blessée au genou gauche en février dernier lors des descentes de Coupe d’Europe à Crans-Montana, est en passe de retrouver toutes ses sensations. « Cela fait déjà un petit moment que j’ai pu rejoindre l’équipe. Cela fait plaisir de revenir à une certaine normalité, même si je dois encore parfois doser », mentionne la championne du monde juniors de super-G.

Elle s’envolera mercredi avec le reste de l’équipe de Suisse féminine de vitesse pour Copper Mountain et un camp d’entraînement de deux semaines. Une petite surprise pour celle qui avait annoncé au début de l’automne qu’elle ne traverserait pas l’Atlantique. « Au départ, on s’était fixé comme objectif que je sois présente aux USA. Puis, à mon retour sur les skis, on s’est dit que cela serait trop court. Et personne ne s’attendait à ce que tout se passe aussi bien depuis. Je me suis dit que ce serait con de ne pas demander finalement de pouvoir aller à Copper Mountain, déjà pour mon expérience personnelle. »

À Zinal ou à Saint-Moritz

Si le retour à la compétition se profile pour la talentueuse skieuse d’Ayent, il ne se fera toutefois pas dans le Colorado et à Beaver Creek dans l’enchaînement. « On a évoqué rapidement cette éventualité avec les coaches, pour faire les entraînements, mais on s’est vite résonné. » Deux possibilités s’offrent à elle pour son come-back en Coupe d’Europe: les descentes de Saint-Moritz (12-14 décembre) ou les super-G de Zinal (16-17 décembre). « Je suis ascendant balance, j’ai du mal à me décider », se marre-t-elle. « Je pense que je vais plus facilement vouloir profiter à fond des États-Unis et ensuite faire Zinal. Après, je dois assumer mes choix et il y aura quand même un peu d’appréhension avant de m’élancer à nouveau dans le portillon. »

Pour le moment, il n’est encore aucunement question d’un premier départ en Coupe du monde – « C’est un objectif à moyen, long terme » -, même si cela peut rapidement évoluer au gré des résultats du début d’hiver. Le dialogue, d’ailleurs avec les coaches est constructif. « J’ai de la chance de n’avoir aucune pression de la part des entraîneurs. C’était quelque chose que je redoutais avant d’arriver dans mon nouveau groupe et là c’est vraiment agréable », explique la skieuse qui est passée cette saison dans le groupe « Elite World Cup Speed » de Marcello Tavola.

Parmi les stars à l’entraînement

Depuis plusieurs semaines, entre le Stelvio, Diavolezza et Saas-Fee, Malorie Blanc s’entraîne principalement aux côtés de la Gruérienne Noémie Kolly et de la Nidwaldienne Delia Durrer. « C’est vraiment super, personne ne se tire dans les pattes. Tout est bienveillant. » Sur le glacier de l’Allalin à Saas-Fee, les jeunes athlètes en ont profité pour côtoyer le groupe de vitesse de Coupe du monde. « Michelle Gisin était contente de me revoir. Franchement, ça m’a fait chaud au coeur. Si on m’avait dit il y a dix ans que j’allais m’entraîner avec les stars. Cela fait bizarre », rigole l’Ayentôte, des étoiles toujours plein les yeux.

Et si le ski suisse se cherche une nouvelle star, Malorie Blanc pourrait bientôt y postuler.

Johan Tachet