Il n’a pas fallu longtemps pour que Malorie Blanc explose sur le front de la Coupe du monde. La skieuse d’Ayent, qui a fêté ses 21 ans lundi dernier, a confirmé dimanche en prenant la 9e place en super-G, au lendemain de son exceptionnel podium lors de la descente de Sankt Antoni. Des performances folles lorsque l’on songe que la Valaisanne ne participait qu’à ses deuxième et troisième course dans l’élite. Retour sur un un week-end fort en émotions.
Après votre podium lors de la descente samedi, Malorie Blanc, vous confirmez avec cette 9e place en super-G, votre incroyable week-end.
C’est super. Après hier, c’était un nouveau défi à relever. J’avais hâte de voir comment j’allais réagir. J’étais un peu plus stressée qu’hier au départ. Les conditions n’étaient pas faciles, mais je suis très contente d’être arrivée au bout et de belle manière.
Comment avez-vous vécu les heures qui ont suivi votre exploit samedi et comment vous vous êtes vous remobilisée pour la course du jour?
L’après-midi, j’aurais bien voulu faire une petite sieste, mais je n’y suis pas parvenue (rires). Il y avait encore trop d’émotions, trop d’adrénaline. Le soir, j’étais épuisée et j’ai très bien dormi. Je me suis réveillée plutôt sereine. Cela m’a libérée de me dire que je suis à ma place, que je suis au bon endroit, au bon moment. J’ai essayé de garder ma routine habituelle, même si j’étais un peu plus stressée au départ à cause des conditions. Mais au final, tout s’est bien déroulé.
Avez-vous conscience, après les performances de ce week-end, que vous vous inscrivez désormais parmi les meilleures spécialistes de vitesse de la planète?
Ça fait un peu bizarre. J’aurai besoin d’un peu de temps pour réaliser. Cela fait vraiment plaisir et c’est aussi très rassurant, encore une fois, de me sentir au bon endroit.
On imagine que cela devait être tout drôle de vous retrouver au milieu des stars de la Coupe du monde avec des filles que vous admiriez plus jeune.
C’est clair ! Par moments, c’était vraiment étrange. Il m’arrivait de me sentir comme une spectatrice et de me demander : “Est-ce vraiment moi qui parle avec ces skieuses ?” Tout est allé très vite ces dernières années. Mais c’est que du bonheur et je réalise qu’elles sont, au final, des personnes normales.
Votre statut va désormais évoluer, non?
Je ne sais pas trop. Ce qui ressort le plus pour moi en ce moment, c’est une grande sérénité. Je suis très heureuse de skier à ce niveau et j’ai hâte d’aller à Cortina d’Ampezzo la semaine prochaine pour découvrir de nouvelles pistes. J’ai l’impression que tout ce qui m’arrive en ce moment est positif et que c’est du bonus.
À Anzère, votre station de ski, tout le monde s’était réuni devant la télévision pour vous soutenir. Ressentez-vous ce gros soutien à la maison?
Bien sûr. Dès que je suis entrée en FIS, nous avons cherché des soutiens financiers, car cela coûte cher. Les gens de ma région me suivent depuis le tout début, même si ma première saison en FIS a été une catastrophe (rires). Ils ont toujours été là, même quand c’était difficile. C’est une immense joie de pouvoir leur rendre la pareille avec mes résultats. Je ne sais pas si ma course d’aujourd’hui était très belle à regarder, mais le résultat est là et je sais qu’ils seront très contents pour moi. Cela me touche profondément de voir à quel point les gens sont heureux pour moi.
Quel va être votre programme avant de prendre la route pour Cortina?
Je rentre aujourd’hui à la maison avec mon papa. Je vais passer une journée chez moi avant de repartir directement pour l’Italie mardi. Même un seul jour, c’est déjà génial, cela permet de souffler un peu. J’ai toujours cherché à trouver un équilibre: dès que j’ai un moment entre les entraînements et les courses, j’essaie de rentrer. Entre Santa Caterina, où nous nous sommes entraînés avant Sankt Anton, et cette étape, je ne suis pas passée par la maison. Là, j’en ressens vraiment le besoin. Et puis, j’ai aussi une lessive à faire (rires).
Johan Tachet, Sankt Anton