Loïc Meillard se marre avec ses potes de l’équipe de Suisse et avec sa sœur Mélanie dans l’aire d’arrivée de Saalbach, au moment où les trois meilleurs slalomeurs du jour reçoivent les honneurs des 13’500 fans présents dans le stade de neige autrichien. «Normalement, tu devrais être parmi eux», entend-on dans les coursives.

Le Valaisan, 4e de l’épreuve, rigole. C’est vrai qu’il avait pris goût au podium après être monté à six reprises sur la boîte lors des onze dernières courses qu’il a disputées. «Franchement, il n’y a aucun regret après ce slalom car je savais que ce serait une belle bagarre», souligne le Valaisan qui termine à seulement 0’’11 de la 3e place. «Il fallait attaquer, c’est ce que j’ai fait. Mais une petite faute me coûte certainement le podium.»

Le chambrage avec Manuel Feller

Qu’importe s’il manque de peu ce nouveau podium, il est avec Manuel Feller, qui a remporté le Globe de slalom, l’athlète le plus performant et constant dans les épreuves techniques. «Pouvoir jouer le podium lors de chaque course était un objectif au départ. J’y suis parvenu lors des dernières compétitions. La deuxième partie de saison sauve l’hiver», lance-t-il en se référant aux difficultés rencontrées par lui et son staff jusqu’à fin janvier. «Ce qui est important, c’est la capacité que l’on a eu à sortir de cette période délicate et surtout d’en sortir plus fort.»

Avec Manuel Feller, justement, ils étaient deux à encore prétendre occuper la place de dauphin de Marco Odermatt au général. L’Hérensard et l’Autrichiens se sont d’ailleurs chambrés entre les deux manches du slalom dominical. «Je lui ai demandé s’il allait se présenter au départ du super-G vendredi pour faire des points en rigolant. On passe l’hiver ensemble, tous les athlètes, on se tire la bourre, il y a de la rivalité car au final c’est chacun pour soi, mais au final, nous sommes tous amis et on a tous beaucoup de respect les uns avec les autres.»

Grâce à un nouveau week-end de feu, voici Loïc Meillard assuré de terminer 2e du classement général. Un exploit réalisé uniquement par Lise-Marie Morerod, Roland Collombin et Didier Cuche dans le ski romand par le passé. «C’est vraiment exceptionnel car cela n’arrive pas tous les hivers, notamment lorsque je songe qu’au mois de janvier, monter sur le podium était totalement effacé de mon esprit.»

Le grand Globe de cristal dans un coin de la tête

Sans ce début d’hiver tronqué, on aurait même pu imaginer Loïc Meillard venir chatouiller son compatriote dans la quête du grand Globe de cristal. «Sur le principe, bien sûr que c’est faisable. On l’a vu encore lors du géant, si on met un peu de pression, cela pousse tout le monde à aller au maximum et, parfois, à commettre des erreurs. Mais il faut être capable de le faire dès le début de saison.»

De quoi, dès lors, donner des idées pour le prochain hiver? «Je l’ai toujours dit, c’est un rêve, un objectif de jouer le général», certifie l’athlète de 27 ans qui a le temps de voir venir. «Pour que cela devienne atteignable, il faut que je parvienne à être constant et sur les podiums comme j’ai réussi à le faire en cette fin de saison. Mais, je ne mets pas non plus mon focus là-dessus.»

Johan Tachet, Saalbach-Hinterglemm