Tout le monde s’accorde sur un pronostic: il existe deux grands favoris pour le combiné messieurs des Championnats du monde de Cortina lundi: le Français Alexis Pinturault et le Valaisan Loïc Meillard. A l’heure actuelle, les deux skieurs sont les athlètes les plus complets du circuit, autant capables de s’illustrer dans les disciplines de vitesse que techniques. A la veille de la première compétition de la deuxième semaine des Mondiaux, il est dès lors difficile de définir qui sortira vainqueur de ce duel, chacun remettant la pression sur le camp opposé.

“Loïc (Meillard) est le grand favori”, lance-t-on clairement du côté d’Alexis Pinturault. “Alexis est l’homme à battre”, clame le Suisse sans sourciller. “Il a montré ces dernières années qu’il était très fort en combiné en remportant presque toutes les courses, et avec la manière en plus.” En outsider autoproclamé, le skieur d’Hérémence entend “mettre la pression” sur l’athlète de Courchevel. “J’espère que ce sera un beau duel et qu’on pourra réaliser un beau spectacle.”

Un athlète capable de s’exprimer dans cinq disciplines

Si Alexis Pinturault a remporté sept des douze derniers combinés programmés au calendrier de la Coupe du monde, la dernière épreuve de la spécialité a eu lieu il y a près d’une année à Hinterstoder. Entre temps, Loïc Meillard, qui faisait déjà partie des meilleurs slalomeurs de la planète, a fait cinq apparitions en super-G et intégré le top 20 de la discipline, en améliorant lors de chacune de ses sorties sa meilleure performance jusqu’à terminer 7e du dernier super-G de Coupe du monde disputé à Garmisch-Partenkirchen.

Le talentueux Valaisan, qui dénombre déjà six podiums en Coupe du monde, ne fait que de progresser. Il est aujourd’hui capable de s’exprimer pleinement dans toutes les disciplines, hormis, encore la descente. D’ailleurs, il sera également un candidat aux médailles lors du parallèle mardi, mais surtout en géant et slalom vendredi et dimanche prochain.


Luca Aerni: “Pas d’objectif de podium, même si celui-ci est un rêve”

“C’est compliqué de ne pas avoir de point de repère dans la discipline, mais j’ai pu faire des courses de Coupe d’Europe en décembre à Zinal en super-G et je suis monté sur le podium du combiné. Je suis content de participer à cette course. J’ai montré cette saison que j’avais les capacités en slalom. C’était le problème, ces dernières années, alors qu’en vitesse, en combiné, cela allait plutôt bien. Pour le super-G, j’ai reçu et pu tester les skis d’Urs Kryenbühl. Ils me vont bien et je suis confiant. Il s’agira de skier vite lors du super-G matinal et ensuite tout sera ouvert, même si les dossards ne sont plus inversés en slalom selon le classement de ce super-G. Je ne me fixe pas d’objectifs de podium, même si celui-ci reste un rêve. J’ai vu que je pouvais me battre avec les meilleurs lors des dernières courses et je dois continuer sur cette lancée. J’attends pas mal de moi et si je réalisais la même performance qu’à Saint-Moritz il y a quatre ans et que je gagnais l’or, ce serait moins une surprise car je suis davantage attendu.”

Justin Murisier: “Aux Mondiaux, une 5e place ne sert à rien”

“Nous avons été qualifiés selon notre classement de l’année dernière compte tenu qu’il n’y a eu aucune course en combiné cette saison. Je ne pense pas que mon niveau ait baissé dans cette discipline. A la fin, nous sommes des skieurs et nous devons nous adapter. J’ai investi pas mal de temps en super-G ce dernier mois. J’ai fait les qualifications pour Kitzbühel et j’ai pris part à la course de Garmisch (ndlr: 31e). J’ai fait un peu moins de slalom, même si j’ai quand même quatre ou cinq bonnes journées d’entraînement et étonnamment, j’ai vite retrouvé le feeling. Mon but est de pousser et avoir une médaille. Aux Mondiaux, une 5e place ne sert à rien.”

Johan Tachet, Cortina d’Ampezzo