Difficile de rêver plus belle ovation pour faire son entrée dans la trentaine! Plus de 12 000 personnes ont chanté “Joyeux anniversaire” à Justin Murisier dans l’aire d’arrivée de la Chuenisbärgli. Il faut dire que le skieur de Bruson a réussi une prestation de choix ce samedi lors du géant d’Adelboden, le jour de ses 30 ans. Quatrième d’une course enlevée, dominée par son compatriote Marco Odermatt, Justin Murisier s’est offert le deuxième meilleur résultat de sa carrière, un peu d’un an après son podium obtenu à Alta Badia.

“Etre 4e ici, c’est juste incroyable! Je pense que si je dis que je ne suis pas content avec ça, je mentirais, rigole le Valaisan dans l’aire d’arrivée, entre deux saluts aux fans oberlandais. C’est clair que cela aurait été encore mieux d’être 3e, mais réussir une telle course devant mon public le jour de mon anniversaire, c’est déjà exceptionnel.” Au point de devenir évidement l’un de ses meilleurs souvenirs. “Ça restera une journée d’anthologie, oui!”

Dans l’ombre de Marco Odermatt

Comme toujours, Justin Murisier n’a pas calculé: “J’y vais toujours à 120% et si ça passe tant mieux, sinon tant pis.” Le frais trentenaire profite également d’une dynamique d’équipe extrêmement positive. Et s’inspire notamment du meilleur skieur du moment, Marco Odermatt. “Depuis le début de saison, Marco a un ‘flow’ incroyable, reconnaît-il. Je profite beaucoup de lui, je suis un peu dans son ombre. On essaie de beaucoup s’aider l’un et l’autre à la reconnaissance. On a plus ou moins le même plan. Mais souvent il arrive à l’exécuter et moi pas. Il me tire vers le haut, je suis en train de vivre la meilleure saison de ma carrière. Franchement, ça c’est grâce à lui et à Loïc (ndlr: Meillard) qui m’aident tous les jours à me pousser à l’entraînement.”

Marco Odermatt, lui, n’est pas avare en louanges pour son coéquipier et ami. “Dommage qu’il ne soit pas monté sur le podium reconnaît le Nidwaldien. Mais il n’était pas loin de réussir la journée parfaite. Ce résultat reste excellent pour lui aussi.” Un résultat qui doit en appeler d’autres. Depuis le début de l’hiver, Justin Murisier n’a cessé de progresser dans la discipline (12e, 9e, 7e, 6e et donc 4e). “Je pense qu’il y a encore beaucoup de potentiel de progression donc pourquoi pas venir faire quelques podiums sur la fin de saison”, se réjouit le Bagnard.

De quoi rêver d’un podium olympique à Pékin? “Pourquoi pas, ce serait incroyable! Si je veux encore progresser, comme je le fais depuis le début de saison, je dois monter sur le podium donc…” Mais avant cela, celui qui partage désormais son temps entre le géant et la vitesse espère pouvoir décompresser un peu. “La fête? Oui et non. Ça commence à être chaud avec le Covid et il y a Wengen la semaine prochaine. Il faut vraiment que je me repose pour revenir à fond pour le super-G de Wengen.” Et c’est bien connu, la récupération est toujours bien meilleure après une performance telle que la sienne.

Laurent Morel, Adelboden