On a mis les petits plats dans le grands pour cette nouvelle émission de L’Après-Ski avec la présence sur le plateau de deux champions du monde. Luca Aerni, tout d’abord, qui a été sacré en combiné à Saint-Moritz en 2017 et la sextuple médaillée d’or mondiale Erika Hess-Reymond. Avec nos deux invités de marque, on a évoqué comment leurs titres ont changé leur vie, on est également revenu sur les courses féminines maudites de Cortina d’Ampezzo avec leurs lors de chutes et de blessures, on a parlé de la forme de Lara Gut-Behrami, et nous avons pris des nouvelles d’Ilan Pittier après les compétitions de Coupe du monde de ski de fond à Conches.

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L’hécatombe

«À un moment donné, j’ai éteint ma télévision.» Erika Hess-Reymond n’a pu regarder jusqu’à la fin les épreuves de vitesse de Cortina d’Ampezzo qui ont viré à l’hécatombe avec les blessures de Corinne Suter et de Joana Hählen, ainsi que les chutes de Michelle Gisin et de Mikaela Shiffrin. Ses accidents s’ajoutent aux trop nombreux déjà recensés cet hiver, que ce soit chez les hommes ou les femmes. «Le revêtement de la neige est plus dur, les skis et les athlètes sont plus performants, la musculature est plus forte et parfois les genoux ne parviennent plus à supporter les chocs et le poids», poursuit l’ancienne championne en essayant de trouver des explications à toutes ces blessures. Pour Luca Aerni, «Odermatt est tellement au-dessus des autres, que les skieurs prennent plus de risques, mais ils n’ont pas le même feeling que lui».

Les titres d’une vie

Erika Hess-Reymond et Luca Aerni ont en commun d’avoir été champions du monde. La Vaudoise d’adoption a même été titrée à six reprises entre 1983 et 1987, avec notamment deux médailles d’or à Crans-Montana pour ses derniers Mondiaux. «C’était de la folie. Je n’ai réalisé que bien plus tard ce que j’avais accompli. Aujourd’hui encore, on me parle toujours de Crans-Montana», sourit celle qui compte également deux grand Globes de cristal. Luca Aerni a remporté le titre en combiné à Saint-Moritz en 2017 au terme d’une journée «où tout a joué en ma faveur». Cet or, glané devant Marcel Hirscher pour un centième, lui a permis de saisir qu’il pouvait alors concurrencer les meilleurs. Avec le revers de la médaille. «Les gens me mesurent là-dessus et quand on fait des top 10 en slalom, ce qui est très bien, ils en attendent plus. Mais moi également.»

La phrase

«J’aimerais être aux Championnats du monde de 2027»

Lorsque l’on a appris à skier à Crans-Montana, on rêve bien évidemment de participer à des Championnats du monde à domicile. C’est le songe de Luca Aerni. «Il faut continuer à travailler. Si tout va bien physiquement et que j’ai encore le niveau, c’est faisable», assure l’athlète qui vient de franchir le cap de la trentaine. Quarante ans après ses titres, Erika Hess-Reymond se réjouit de vivre ces Mondiaux en Valais mais d’une manière différente. «Ce sera un super moment avec mes petits-enfants.»

L’anecdote

Le saviez-vous? La place à côté du conducteur est réservée au slalomeur suisse qui a été le plus rapide lors de la journée d’entraînement ou de course. «C’est le challenge, on préfère être devant dans le bus que derrière, il y a plus de place», se marre Luca Aerni qui se livre ainsi une sacrée bataille avec son pote Marc Rochat.

Johan Tachet