La saison touche progressivement à sa fin. C’était l’occasion d’entamer les premiers bilans de l’hiver sur les techniciens romands qui se sont illustrés sur le Cirque blanc, dont Tanguy Nef, qui était notre invité sur le plateau. Avec le Genevois, valaisan d’adoption, c’était également l’occasion de parler de son parcours atypique qui l’a amené sur le front de la Coupe du monde. On a également évoqué les compétitions de skicross à Veysonnaz avec Didier Bonvin et on a longuement échangé avec Loïc Meillard, à la sortie de la meilleure saison de sa carrière.

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Les calculs de Lara Gut-Behrami

«Lara Gut-Behrami a clairement calculé et n’a pas skié à fond», analyse Didier Bonvin. La 10e place de la Tessinoise lors du géant de Saalbach lui assurait de remporter pour la seconde fois le grand Globe du général et surtout le petit du géant, qu’elle n’avait jamais gagné. «Il faut parfois savoir skier avec la tête», mentionne Tanguy Nef dont le leitmotiv est plutôt «la meilleure défense, c’est l’attaque». «Mais je n’ai jamais été dans la position de jouer un Globe. Et dans ce cas de figure, on peut alors peut-être se permettre de lever le pied.»

Loïc Meillard pour concurrencer Marco Odermatt

La fin de saison en boulet de canon de Loïc Meillard n’étonne guère Tanguy Nef. «Beaucoup de gens étaient surpris de le voir gagner en slalom, puis en géant. Ce n’était pas notre cas, puisque nous le voyons à l’entraînement.» Pour Didier Bonvin « avec un peu de chance en début de saison», le skieur d’Hérémence aurait pu jouer le général. «Loïc est très fort, même si les médias ne l’ont pas ménagé, il a toujours cru en lui et en ce qu’il faisait.» Tanguy Nef a apprécié ce duel en fin de saison entre le Valaisan et Marco Odermatt, «deux champions qui se tirent la bourre». «Ce n’était pas ennuyeux de voir skier Odermatt, mais ça l’était de le voir gagner tout le temps.»

Tanguy Nef, le skieur-étudiant précurseur

En 2018, Tanguy Nef fait le choix de poursuivre ses études et sa passion du ski au Dartmouth College dans le New Hampshire. «J’étais attiré par l’idée d’aller aux USA. Après une blessure, je voulais prendre du plaisir sur les skis et faire carrière n’était alors plus forcément un objectif.» Mais celui qui a fait ses armes sur les pistes de La Tzoumaz a rapidement cartonné sur les courses universitaires et Nor-Am, jusqu’à atteindre la Coupe du monde en 2019. «J’avais l’appui de Swiss-Ski et cela a toujours été bénéfique», sourit le slalomeur aux 61 départs sur le Cirque blanc qui avoue que «ce n’est pas forcément le chemin idéal pour tout le monde». Pour Didier Bonvin, Tanguy Nef est « un exemple pour les jeunes» qui veulent concilier sport et études, «même si ce n’est pas la porte d’entrée la plus facile».

La phrase

«C’est mon côté genevois qui ressort car j’ai parfois envie de faire les choses différemment»

Tanguy Nef

Tanguy Nef a toujours eu cette réputation d’être un électron libre, déjà par sa trajectoire atypique. «Mais je rentre de plus en plus dans le moule», assure le skieur qui a énormément travaillé pour trouver la constance et a pleinement réussi son objectif de l’hiver en terminant dans le top 30 mondial en slalom cet hiver. «J’ai surtout bossé sur les bases pour trouver la régularité, même si des fois je me mordais les doigts, car j’avais envie de prendre des risques, de faire un exploit, je reste un compétiteur. Mais il ne faut pas aller plus vite que la musique.»

Johan Tachet