A cette période normalement, Mauro Pini, l’entraîneur en chef de la structure privée de Petra Vlhova, entame la dernière ligne droit en espérant voir la star slovaque remporter les dernières épreuves de la saison. Depuis le mois de janvier, tous deux sont toutefois à l’arrêt à la suite de la grave blessure de Vlhova sur le géant de Jasna qui a nécessité une intervention chirurgicale. C’est d’ailleurs le chirurgien orthopédiste Olivier Siegrist qui l’a opérée début février à Martigny. On en a donc profité pour rassembler l’entraîneur et le médecin sur le plateau de l’Après-Ski. Morceaux choisis avec Mauro Pini, alors que les interventions d’Olivier Sigerist sont à retrouver dans une interview séparée.

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Le chiffre: 32

Petra Vlhova fait partie des 32 athlètes qui se sont blessés sur le front de la Coupe du monde cet hiver. Entre calendrier condensé, changements de revêtements à apprivoiser et temps de récupération à gérer, les causes sont nombreuses. «Il n’y a pas non plus de grandes possibilités de se préparer, de s’échauffer avant les courses en accomplissant des manches. Cela fait vingt ans pourtant qu’on dit à la FIS d’améliorer cet aspect. C’est inacceptable», peste Mauro Pini. Et les trois courses de vitesse en trois jours, qui ont fait de gros dégâts? «Comme d’habitude, on va en parler avec la FIS en fin de saison. Mais on en parlait il y a vingt ans déjà. Les problématiques sont toujours les mêmes. On n’est pas vraiment entendus. La Fédération devrait pourtant être consciente que toutes ces blessures cassent aussi son produit, son business.»

Le programme

Depuis janvier, Petra Vlhova et son entraîneur sont à l’arrêt. «Le programme deviendra intensif trois mois après l’opération, à savoir début mai, mais en ce moment, elle a déjà droit à des séances quotidiennes de physiothérapie et d’exercices pour le haut du corps. La journée de Petra est donc passablement remplie», note Mauro Pini. Et celle de l’entraîneur? «C’est bizarre de se retrouver à la maison dès le milieu de la saison alors que normalement elle aurait été en lice pour jouer la gagne. Je serai quand même présent sur les pistes à Saalbach lors des finales.»

La question 

Comment devient-on l’entraîneur en chef de la structure privée de l’une des meilleures skieuses au monde? «Au début de sa carrière, en 2016, j’étais déjà en contact avec ses parents. Mais ce n’était pas encore le bon moment pour moi. Mes enfants étaient encore trop petits pour que je parte dans un tel projet», explique Mauro Pini, qui a attendu 2021 pour intégrer l’encadrement de la Slovaque. «On est quand même ensemble plus de 200 jours durant l’année. Il faut donc parfaitement gérer l’aspect familial et professionnel», rappelle le Tessinois.

La proximité avec le Valais

Petra Vlhova n’est pas seulement venue en Valais début février pour se faire opérer.  «On y vient parfois dans le cadre de nos entraînements, Saas-Fee et Zermatt en été évidemment, mais aussi à Anzère. Malheureusement, le Valais est un peu éloigné du circuit féminin contrairement aux hommes qui ont quand même plusieurs courses qui se disputent pas très loin», regrette son entraîneur tessinois qui a des attaches fortes avec le Valais. «Cela fait 17 ans que je viens tous les étés m’occuper des vaches d’Hérens de la famille de Silvan Zurbriggen.»

La musique

On a pour coutume de demander à nos invités de choisir une musique de Schlager. Surprise, ce mardi, avec le choix de Mauro Pini qui a choisi Run to the Hills d’Iron Maiden. «Ce n’est pas de l’après-ski, mais de l’avant ski», se marre l’entraîneur. «Pour se motiver, il n’y a pas mieux. C’est un groupe historique, c’est rythmé, c’est du rock, et le ski, c’est du rock.»

Gregory Cassaz, Le Nouvelliste