Le plus dur pour un skieur n’est pas de réaliser un exploit, mais de le confirmer. En prenant la 3e place de la descente de Val d’Isère, Urs Kryenbühl prouve non seulement que son premier podium de Coupe du monde réalisé à Bormio l’an dernier n’était pas une performance isolée, mais également qu’il fait désormais partie de la caste de meilleurs descendeurs de la planète. « Je suis vraiment content de ce que j’ai pu montrer ici, sur une piste totalement différente de la Stelvio », se réjouissait le Schwytzois à l’issue de la course.
Blessé au pied droit à Wengen en janvier dernier, Urs Kryenbühl n’avait pu montrer tout son talent les semaines suivantes, ne revenant que pour la dernière course de la saison à Kvitfjell. Mais cet été, il a cravaché pour retrouver son meilleur niveau. En pleine forme dès lors, le skieur de Drusberg a même longtemps cru tenir sa première victoire en Coupe du monde ce dimanche, voyant les skieurs s’entasser derrière lui, avant que l’Autrichien Otmar Striedinger et le Slovène Martin Cater ne le devancent. « J’espérais naturellement remporter cette course. Mais tout le monde sait que chaque gars dans le portillon de départ sait skier et que la compétition n’est jamais terminée avant que chaque skieur soit en bas. »
Qu’importe si la victoire lui a échappé pour 27 centièmes, Urs Kryenbühl s’est plu, assis sur le « hot seat », réservé au leader provisoire de la course, pour la toute première fois. « Au moment de m’asseoir, Johan Clarey, qui s’élançait juste après moi, avait des gros chronos. J’ai dit à ma collègue de se dépêcher de me prendre en photo car je risquais de ne pas y rester longtemps, rigole-t-il. Finalement, j’ai eu la chance de rester un moment sur la chaise et c’était un excellent feeling que j’espère revivre. »
JT