Arrivé avec de grandes ambitions en Chine, Killian Peier a rapidement déchanté. Peu à l’aise sur un petit tremplin qui ne correspondait pas à ses attentes, le sauteur de La Sarraz a totalement manqué son premier concours olympique ce dimanche dans la nuit du Hebei. Avec un envol à seulement 90,5 mètres, il n’a pu faire mieux que 37e, de loin son moins bon résultat de l’hiver, lors d’un concours remporté par l’inévitable Ryoyu Kobayashi.

“Je ne sais pas encore ce qui s’est passé, a-t-il expliqué, très déçu, en zone mixte quelques instants après son unique saut. Je ne suis pas rentré dedans du tout.” Il faut dire que le Vaudois n’a jamais trouvé de bonnes sensations, dès les premiers essais, sur l’impressionnant tremplin en forme de Ruyi, une cuillère traditionnelle chinoise. “C’est difficile de commencer les Jeux avec des sauts d’entraînement qui ne correspondent pas exactement à ce que je veux faire, a-t-il poursuivi. Je suis constamment en train de chercher les bons réglages mais je n’arrive quand même pas à faire ce que je sais faire. Voilà, la base n’était pas là depuis le début.”

“Là, en ce moment, j’ai envie de chialer”

Killian Peier, qui dispute ses premiers Jeux olympiques après n’avoir pas trouvé grâce aux yeux des entraîneurs il y a quatre ans, paie peut-être son manque d’expérience dans le grand rendez-vous. “C’est possible que ça ait joué un rôle, oui, a-t-il confirmé. Je suis là pour apprendre aussi. Là, j’apprends à la dure. C’est un sentiment qui est assez difficile à articuler.” Aurait-il dû se préparer différemment, après avoir pourtant réussi un début de saison tonitruant depuis son retour d’une grave blessure au genou droit? “J’avais l’impression de me sentir prêt mais apparemment je ne l’étais pas, donc je n’arrive pas à en dire plus, a-t-il avoué, désemparé. Là, en ce moment, j’ai envie de chialer.”

La bonne nouvelle, c’est que le médaillé de bronze aux Championnats du monde en 2019 aura une autre occasion de briller sur le grand tremplin de Zhangjiakou. “Ça me permettra de rebondir. Il me faudra une journée de repos, pour éteindre la machine et espérer qu’elle redémarre correctement. Après, je n’ai pas trop envie d’y penser pour le moment. Le petit tremplin n’était absolument pas comme je le pensais. Je n’ai donc aucune idée de si je serais prêt.”

Laurent Morel, Zhangjiakou