C’est la reprise! Les meilleurs fondeurs du monde ont rendez-vous dès vendredi à Ruka pour un premier mini-Tour cet hiver. En Finlande, les regards seront évidemment tournés sur Johannes Hösflot Klaebo, qui entame la défense de ses deux grands Globes de cristal décrochés ces deux dernières saisons.

Sous la neige et dans le froid lapon, il sera également intéressant de voir l’état de forme de Dario Cologna, qui veut effacer un hiver dernier en demi-teinte. Même constat pour Jovian Hediger, qui a souvent brillé sur la neige finlandaise. Le fondeur de Bex sera en piste vendredi pour le sprint, première épreuve de Coupe du monde de la saison. Il rentrera ensuite en Suisse dès samedi, afin de préparer au mieux son premier grand objectif, le sprint de Davos.

A noter qu’il sera accompagné pour ce premier week-end de Coupe du monde de Dario Cologna, Ueli Schnider, Jason Rüesch, Jonas Baumann et Beda Klee. Nadine Fähndrich et Laurien van der Graaff seront au départ chez les dames.

Jovian Hediger, vous étiez malade le week-end passé. Comment vous sentez-vous désormais?

Ça va mieux. Ce n’était pas grave. J’ai eu un peu de peine lorsque j’ai recommencé après une semaine sans intensité. Il m’a fallu deux entraînements pour me remettre dedans et là, je pense que j’ai retrouvé mon niveau donc je suis optimiste.

Ce n’est donc pas grave d’avoir manqué le déplacement en Suède, à Gällivare, pour les courses de présaison.

Non, surtout qu’à la base, ce n’était pas prévu. Sauf quand on a vu que les conditions n’étaient pas idéales à Davos, on a revu nos plans et j’ai décidé de disputer au moins une course là-bas. Mais j’ai eu mal à la gorge durant quelques jours et j’ai préféré ne pas prendre de risque. C’est pour ça que je suis monté seulement dimanche, directement à Kuusamo (ndlr: près de Ruka), sans faire le crochet par la Suède.

Comment s’est déroulé votre préparation à Davos?

Dans l’ensemble, on a pu profiter de bonnes conditions, notamment sur la fin, sur la neige.

Et comment va votre souci au pied gauche (il s’est fait retirer un kyste), qui a passablement perturbé votre automne?

Dans un premier temps, ça ne s’est pas déroulé aussi bien qu’espéré. L’inflammation a continué lors de la reprise, surtout avec l’irritation due au soulier et au mouvement du ski de fond. Ça a eu de la peine à cicatriser. Désormais, je suis dans une situation stable, moyenne on dira. J’ai quand même pu trouver des solutions grâce notamment à des plaques de silicone. On a bricolé pour y parvenir.

Mais vous estimez tout de même avoir pu faire une vraie préparation.

Oui, excepté un petit coup d’arrêt pour l’opération en fin d’été. Mais pour le reste, j’ai pu faire ce que je voulais.

Du coup, vous allez à Ruka sans pression?

Non, je reste très ambitieux. C’est un parcours qui me convient bien, que j’aime beaucoup. J’espère pouvoir réitérer ce que j’ai fait ces dernières années ici. Après, c’est vrai que mon premier gros pic de performance est prévu pour l’étape de Davos (ndlr: 14-15 décembre) cette année. Là, on aura vraiment un enchaînement de trois week-ends importants, avec encore Planica et le Tour de Ski après Noël, à Lenzerheide notamment.

On vous pose souvent la question, mais votre premier podium, c’est pour cet hiver?

(Rires). J’espère, oui! Ça fait un petit moment que je cours après. Il y a plein de belles occasions cette saison. Et le fait de ne pas avoir de grand championnat permet peut-être de préparer des course individuelles de façon plus spécifique. Pour moi, il y aura ce gros bloc de début de saison, plusieurs courses intéressantes avant le mois de février qui est un gros creux pour moi, qui ne vais pas faire le Tour en Scandinavie. C’est l’occasion de pouvoir faire une nouvelle préparation en cours de saison et de tenter quelque chose de nouveau, de voir si le fait de sauter un week-end de course peut m’apporter quelque chose, aussi pour les prochaines années. Et la fin de saison sera aussi très intéressante avec le mini-Tour de sprint en Amérique du Nord. Par ailleurs, j’espère aussi réussir à entrer dans le top 15 de la Coupe du monde.

Que vous a-t-il manqué jusqu’à aujourd’hui pour monter sur le podium?

Il ne faut pas oublier qu’un podium reste un exploit, quelque chose qui sortirait de la norme. Je n’ai pas prévu lorsque j’étais gamin ou en début de carrière de pouvoir me battre pour cela, mais ce n’est pas parce que ça paraît irréalisable que je n’y crois pas. En individuel, je ne suis plus parvenu à m’immiscer en finale depuis deux ans, donc il ne faut pas s’enflammer. Il y a énormément de choses qui entrent en compte. Les capacités, j’ai l’impression de les avoir avec ce que je réussi à l’entraînement. Après, tout doit jouer à la perfection.

Johan Tachet et Laurent Morel