Les descendeurs vont enfin lancer leur saison. Ce sera ce jeudi sur la piste Olympique de Lake Louise pour le compte du premier entraînement de la descente qui doit s’y disputer samedi. Programmé hier, cet essai chronométré inaugural a été annulé à cause des mauvaises conditions météorologiques.
Ski alpin: Le premier entraînement de la descente masculine a été annulé à Lake Louise. L’hélicoptère médical ne peut pas décoller à cause de la tempête de neige.
— SkiActu (@SkiActu) November 27, 2019
Affublé de son dossard rouge de vainqueur du dernier grand Globe de la spécialité, Beat Feuz sera l’un des favoris au podium ce week-end dans l’Alberta. A 32 ans, le skieur de Schangnau, qui est monté sur six podiums en huit descentes la saison dernière, reste toujours l’une des têtes d’affiche du nouvel hiver lors duquel il espère conquérir un troisième Globe de cristal consécutif.
Beat Feuz, avant toute chose, comment s’est déroulée votre préparation?
Je suis très content de l’été qui s’est très bien passé. A la base, nous avions planifié de nous rendre au Chili, mais il y avait trop peu de neige et les conditions météorologiques n’étaient pas optimales. Nous avons donc opté pour rester en Suisse où les conditions étaient bien meilleures. C’est toujours un avantage de travailler à Zermatt, d’autant plus que je pouvais rentrer à la maison auprès de ma famille chaque semaine, sans devoir attendre un mois avant de la revoir.
Avec la retraite de Marcel Hirscher, toutes les possibilités sont ouvertes pour la chasse au grand Globe de cristal. Croyez-vous en vos chances?
Le général n’est pas un thème pour moi, surtout que je ne fais que de la descente et du super-G. En descente, cela s’est très bien déroulé ces deux dernières années, en super-G, je me suis montré irrégulier. Je n’étais pas mauvais, mais pas extraordinaire non plus. Mais pour jouer le grand Globe, il faut enchaîner les victoires, et j’en suis loin. Il ne faut pas oublier non plus que cette saison il y a deux parallèles et trois combinés qui entrent en compte et auxquels je ne participerai pas, car je n’ai aucune chance de faire des gros points, même si le changement de format du combiné (ndlr: la manche de slalom se déroulera avant celle de super-G) devrait aider les adeptes de vitesse.
Du coup, votre priorité sera de remporter une troisième fois de suite le Globe de la descente?
C’est clair que c’est un objectif, mais il est toujours difficile d’en parler avant le début de saison. Il y a tellement de paramètres à prendre en compte. L’année dernière, j’étais 6e à Lake Louise, Paris était très rapide lors des premières courses. Mais j’ai ensuite réussi à faire la différence. C’est pour cela qu’il est toujours difficile d’en parler. Mais il y a également d’autres objectifs ponctuels.
Comme Kitzbühel que vous n’avez pas encore épinglé à votre palmarès?
Bien évidemment, mais également Wengen à la maison qui est tout aussi important. Je n’arriverais pas à choisir entre les deux courses. Je n’ai jamais gagné sur la Streif, mais sur le Lauberhorn, avec ce panorama, les supporters, c’est tout aussi impressionnant de s’imposer, même si ce n’est plus la première fois.
Ressentez-vous tout de même de la pression extérieure lorsque l’on ne vous parle que de cette victoire à Kitzbühel?
Aucune. Je suis présent depuis assez longtemps sur le circuit pour en faire abstraction. J’ai été plusieurs fois 2e en réalisant de belles courses. Je compte cinq podiums là-bas. Je suis content, même si je n’y gagne pas.
Pourquoi Wengen est-elle une compétition à part?
Il n’y a aucune course dans la saison où il y a autant d’attentes. Le week-end est très éreintant. Les sollicitations avec les médias sont nombreuses, les supporters veulent que tu sois toujours bon. Voilà pourquoi c’est spécial et que c’est une course très importante pour moi. Mais je n’y ai pas pour autant de pression, j’essaie de profiter de cette atmosphère.
Sans rendez-vous majeur cette saison, votre préparation a-t-elle été différente?
Non, elle n’a que très peu varié. Le but est toujours d’être en forme fin novembre. Bien évidemment, il est rare que je sois déjà à 100% à Lake Louise, car on n’a jamais vraiment le temps de beaucoup s’entraîner en descente avant cette échéance. Le pic de forme intervient le plus souvent en janvier pour Wengen, Kitzbühel et cela peu importe s’il y a des Championnats du monde ou des Jeux olympiques.
Vous qui avez connu passablement de problèmes au genou, comment se porte-t-il?
Comme d’habitude, il n’est pas à 100%, mais je sais comment je dois m’entraîner. Je sais gérer mon corps. Je suis tombé une fois à l’entraînement et je l’ai un peu ressenti. Mais tout s’est arrangé, c’est à nouveau bon et jusqu’ici je suis vraiment content de ma préparation.
Johan Tachet, de retour de Sölden