Il y a dix ans, Jean-Frédéric Chapuis montait sur la plus haute marche du podium de l’épreuve de skicross des Jeux olympiques de Sotchi. Surtout, le Franco-Suisse offrait aux Bleus leur deuxième triplé olympique de l’histoire, le premier ayant eu lieu en 1924, à Paris (en gymnastique). Vendredi soir, à Saint-Quentin-en-Yvelines, les Français ont récidivé dans une ambiance complètement folle et avec la manière, en signant le triplé en BMX racing grâce à Joris Daudet, Sylvain André et Romain Mahieu.
Évidemment, Jean-Fred Chapuis n’a pas manqué une miette de la compétition, derrière son écran. “C’est une épreuve que j’aurais vraiment voulu aller voir mais j’avais malheureusement un autre programme”, reconnaît celui qui entraîne désormais l’équipe de Suisse de skicross. “Mais j’ai vibré, c’était hyper intense.” Il n’a pas été le seul, tant le public présent autour de la piste du Centre national français du cyclisme, principalement français, suisse et colombien, a donné de la voix.
Souvenirs, souvenirs
Dans une atmosphère quasiment mystique, sous les yeux du président Emmanuel Macron arrivé à la dernière minute, les Français ont dominé de bout en bout la compétition pour décrocher trois médailles largement méritées. “C’était vraiment impressionnant de voir à quel point ils ont réussi à maîtriser”, ajoute Jean-Fred Chapuis, qui se souvient: “En 2014, on a aussi pu profiter d’une part de chance car le système est un petit peu différent et la répartition des séries étaient bonne. On avait tout ce qu’il fallait pour réussir l’exploit et je crois que c’était également leur cas. Mais dans cette situation, il faut vraiment que les planètes s’alignent parfaitement.”
Depuis chez lui, le triple vainqueur du Globe de skicross a vu quelques souvenirs remonter de sa folle journée en Russie et de son podium aux côtés d’Arnaud Bovolenta et Jonathan Midol. “Je m’imagine assez bien les émotions qu’ils ont dû ressentir, ça m’a fait extrêmement plaisir pour eux, j’espère qu’ils vont en profiter.”
Le skicross, pas si éloigné du BMX
Ce qui est certain, c’est que l’émulation existe entre les deux disciplines de confrontation directe, à la fois très différentes et très proches. “J’ai reçu un message d’encouragement qui me conseillait de rester calme”, répétait vendredi en zone mixte Julien Sastre, entraîneur des pilotes français. Les mots venaient en fait de Michel Lucatelli, à la tête de l’équipe de France qui avait réussi l’exploit en 2014 et aujourd’hui encore responsable des Bleus du skicross.
Les skieurs s’étaient d’ailleurs retrouvés avec les pilotes de BMX il y a quelques semaines en Provence, afin de parfaire leur préparation aux côtés du GIGN, comme l’a raconté SkiChrono. “Ça a pu stimuler les deux équipes, c’est une bonne chose”, confirme Jean-Fred Chapuis, qui a lui le regard porté sur la préparation de son équipe de Suisse, qu’il entraîne depuis sa retraite: “Quasiment tout le monde est en forme et l’entraînement physique se passe bien. On a fait un peu de ski sur tapis et on va attaquer dès fin août sur le glacier à Saas-Fee, on se réjouit de pouvoir travailler sur notre bonne dynamique.” Les objectifs de l’hiver à venir? “Briller lors des Championnats du monde à domicile (à Saint-Moritz) avant la grande échéance olympique un an plus tard.” Histoire d’essayer de faire aussi bien que lui en 2014 ou que ses compatriotes du BMX à Paris.
Laurent Morel, Saint-Quentin-en-Yvelines