Sofia Goggia avait coché deux semaines en particulier sur son calendrier cette année. Ces deux semaines? Celles des Championnats du monde de Cortina d’Ampezzo, que l’Italienne devait disputer à domicile et dont elle était l’une des principales ambassadrices. Sauf que la poisse s’est abattue sur la descendeuse, contrainte de renoncer au rendez-vous dans les Dolomites à la dernière minute, après une chute alors qu’elle rejoignait le bas de la piste de Garmisch-Partenkirchen à la suite de l’annulation d’un super-G.

Sa déception a été partiellement atténuée par le gain ce mercredi du Globe de cristal de la descente, son 2e après 2018. Corinne Suter et Lara Gut-Behrami n’auront pas eu la possibilité de la challenger sur la piste jusqu’au dernier moment, l’épreuve des finales étant annulée en raison de la météo à Lenzerheide. Ce qui n’a pas empêché la Transalpine de fêter son trophée avec toute son équipe, alors qu’elle avait tenté un coup de bluff en décidant de s’aligner en dernière minute sur la piste Silvano Beltrametti.

Sofia Goggia, quel sentiment prédomine aujourd’hui?

Je suis un peu déçue de ne pas avoir eu de course et c’est dommage en terme d’équité. Mais en même temps, je suis très contente (elle caresse son Globe avec amour) et je crois que je le mérite, avec 70 points d’avance. Il a un goût un petit peu différent du premier, remporté en 2018. Cette fois, j’ai raté plusieurs courses mais j’ai réussi 4 victoires d’affilée et mon plus mauvais résultat a été une 2e place…

Vous avez fait le déplacement et comptiez prendre le départ de cette descente. Serez-vous présente pour le super-G jeudi?

Non, je ne vais pas courir. Même si j’ai dit à tout le monde que j’allais bien, et c’est vrai, je prenais un risque pour ma santé en étant au départ. En plus, les conditions ne seront pas parfaites. Je vais laisser ma jambe se remettre tranquillement. Je suis venue pour la descente car je me suis dit que j’allais essayer. C’est incroyable de voir comme j’ai pu retrouver ma forme alors que je n’ai que trois jours de skis dans les jambes. Après Pâques par contre, je vais skier 20 jours d’affilée!

Comment avez-vous vécu l’épisode de Garmisch-Partenkirchen, qui vous a coûté votre participation aux Mondiaux?

La blessure m’a tuée! Quand j’étais sur la piste à Garmisch et que je me suis rendue compte que je m’étais blessée, je voulais disparaître de la planète terre. Pendant les 20 premiers jours, je n’avais aucune raison de me lever le matin. C’était très dur mentalement.

Pensez-vous avoir été trop imprudente cet hiver?

Je n’ai pas vraiment pris de risques cette saison excepté lors de la première descente à Val d’Isère. Tout était sous contrôle pour moi. 

Avant votre blessure, vous étiez bien placée au général. Avez-vous pensé que vous pouviez l’emporter?

Pour la première fois cette saison, j’y ai un petit peu pensé. Après Crans-Montana ou Plan de Corones, j’étais 3e ou 4e (ndlr: 3e après la deuxième descente valaisanne). Je veux vraiment m’améliorer en super-G, c’est important pour moi. Je dois réussir à exprimer mon plein potentiel. 

Laurent Morel, Lenzerheide