La Valaisanne a raté son géant samedi, mais elle retient des bonnes leçons de son premier départ en Coupe du monde. Et vise déjà de nouvelles courses sur le Cirque blanc. 

La nervosité l’a remportée. Delphine Darbellay n’a pas franchi la ligne d’arrivée lors de son premier départ en Coupe du monde samedi à Semmering. Mais la Valaisanne préférait prendre les choses avec philosophie et en tirer des bonnes leçons pour l’avenir. Elle compte après tout avoir encore bien des chances de se mesurer avec l’élite du ski.

La skieuse du val Ferret a décroché son ticket pour le dernier géant de l’année 2024 après sa victoire en Coupe d’Europe à Zinal début décembre. Une récompense pour son dur travail après qu’elle ait été freinée ces derniers hivers par des blessures. Malheureusement, l’atmosphère du Cirque blanc et toutes les nouveautés l’entourant ont eu raison de ses meilleurs efforts pour garder la concentration.

Stressée au départ

« Je me suis sentie bien jusqu’aux dernières dix minutes avant le départ. Puis dans le portillon, j’ai senti ‘ah ok, c’est quand même autre chose' », a confié la skieuse en riant après sa course, les trompettes des fans qui avaient fait le déplacement retentissant encore dans le fond, un gros contraste avec l’ambiance à laquelle la skieuse d’Orsières est normalement habituée en Coupe d’Europe.

« J’étais très stressée au départ, je voulais bien faire, je voulais montrer mon ski, et je pense que ça a fait que j’ai un peu oublié de skier et j’ai fait des fautes », a-t-elle ajouté pour expliquer sa sortie en milieu de parcours dès la première manche. « Je suis assez déçue, mais il y a de l’expérience à prendre et je pense que j’apprends pour les prochaines fois. »

Un rêve d’enfant

La skieuse de 22 ans n’avait pas caché avant son voyage en Autriche que c’était un rêve d’enfant de prendre enfin son premier départ individuel en Coupe du monde. Samedi, elle a tenté de garder sa concentration en s’isolant en écoutant de la musique au départ « pour ne pas me laisser embarquer dans l’euphorie ». En vain.

Et pourtant, les conditions de la piste lui convenaient, même s’il s’agissait de sa première sortie sur le Zauberberg de Semmering. « Théoriquement, tout était possible mais je n’ai pas réussi », a-t-elle regretté.

« Une super expérience »

Malgré la déception d’une course inachevée, « c’était une super expérience d’être là », a-t-elle ajouté. Mais celle qui a déjà goûté à la victoire en Coupe du monde – dans une épreuve par équipe à Courchevel en 2022 – en veut plus. « J’ai des ambitions un peu plus élevées que juste un départ. C’est le premier pas, maintenant il faut construire là-dessus. »

Delphine Darbellay pourrait déjà avoir une nouvelle chance de rivaliser avec les meilleures skieuses du monde à Kranjska Gora dans une semaine. Et chose positive: sa performance samedi ne reflète en rien son excellente forme actuellement sur les lattes.

« Je suis vraiment contente de mon ski, je sais que le ski est là. En sport, c’est normal qu’il y ait des hauts et des bas. Il faut continuer à s’entraîner et essayer de construire sur les choses positives. »

C’est un premier pas

Après l’étape slovène, il y aura aussi les Coupes d’Europe en France dans deux semaines. De quoi marquer des points importants pour solidifier sa place en haut du classement de géant, en vue de s’assurer une place fixe sur le Cirque blanc l’hiver prochain.

Le géant de samedi n’était qu’un premier départ, espère-t-elle. « C’est un chemin et il faut construire dessus pas à pas. J’essaie de relativiser et de voir un peu le long terme », conclut Delphine Darbellay, philosophe. La Valaisanne repart de Semmering sans points mais avec des expériences qui valent de l’or.

Sim Sim Wissgott, Semmering